Au
Liban, la situation politique connaît une stabilité relative qui marque le point culminant d'une longue ascension vers le rétablissement d'une
démocratie plus stable et efficace. En effet, l'année 2010 s'ouvre sur une note d'espoir et d'harmonie pour ce pays qui a connu son lot de guerres et de destruction.
Tout d'abord, il est primordial de rappeler la composition pluriconfessionnelle de ce pays. Fondé sur un compromis politique, le
Liban est doté d'un système politique qui teinte d'une couleur ethno-religieuse chacun des postes clés de l'appareil politique (1). Cette division confessionnelle du pouvoir est un facteur d'instabilité pour certains et un gage de représentativité pour d'autres. Au cours des dernières décennies, le pays a connu des attentats politiques, dont celui de l'ex-
Premier ministre Rafic Hariri en 2005, une
guerre civile de 1975 à 1990 et les occupations syrienne et israélienne. Tous ces tiraillements ont infligé de profondes blessures au sein de la population et ont amoindri le sentiment d'identité nationale au profit des factions qui divisent le pays.
Cependant, de nouveaux événements marquent depuis quelques années un retour relatif de la règle de droit et d'une relative stabilité politique. Avec l'assassinat de l'ex-
Premier ministre Rafic Hariri, en 2005, une partie importante des
Libanais ont demandé un renforcement de la
démocratie lors du Printemps de Beyrouth (2). Suivant le retrait syrien survenu quelques mois plus tard, les politiques libanaises ont entrepris une vaste démarche de réconciliation nationale (3). Retour d'exil du Général Michel Aoun, participation pleine et entière du Hezbollah à la vie politique, reconnaissance des griefs historiques, tel que l'ouverture de l'
ambassade de
Syrie à Beyrouth : les gestes tangibles vers l'harmonie politique ont conduit à une situation de paix relative qui n'avait pas été vue depuis longtemps dans le pays du Cèdre (4).
Les élections législatives de juin 2009 marquent l'aboutissement de cette démarche. Même s'il a remporté une part importante des sièges, le futur parti Al Mostaqabsal aura toutefois eu besoin de cinq mois de
négociation avant de pouvoir former une coalition capable de soutenir la formation d'un
gouvernement (5). En effet, ce n'est que le 9 novembre 2009 que le
Président Michel Sulayman a pu procéder à l'assermentation du fils de Rafic Hariri. Le nouveau
Premier ministre se rendra même à Damas en visite officielle grâce à une médiation saoudienne.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire et le danger d'implosion de la coalition
gouvernementale reste bien présent. L'intervention militaire d'
Israël à l'été 2006, la fragilité de l'application de la résolution 1701 du
Conseil de sécurité de les Nations unies (ONU), les lenteurs dans la mise sur pied du tribunal international sur la mort du
Premier ministre Harir et l'invasion du camp palestinien de Nahr Al-Bared par l'armée libanaise en sont la preuve (6).
Malgré tout, le dialogue national entrepris par le
gouvernement de Beyrouth laisse envisager un avenir meilleur. Des initiatives telles que le Comité de dialogue libano-palestinien (7) ou encore la coordination accrue entre les différents intervenants internationaux et nationaux tels que la FINUL, l'UNRWA et le comité ministériel, représentent des exemples de cette nouvelle volonté (8).