Au
Mexique, comme dans plusieurs autres pays, les citoyens devront élire leur prochain
président en 2012. Comme le représentant actuel, Felipe Calderón, n'est pas éligible à une réélection selon la
Constitution mexicaine de 1917, il devra donc être remplacé sous peu(1). Il est important de noter que dans ce pays le
président mexicain est également le chef du
gouvernement, le commandant en chef de l'armée de terre, de la marine ainsi que de la force aérienne.
Une succession inévitable
Étant au pouvoir depuis le 1er décembre 2006, le
président actuel ne peut renouveler son mandat conformément à la
Constitution qui stipule clairement qu'il est élu pour un mandat de six ans non renouvelable(2). Pour être élu
président, il faut la majorité absolue des suffrages, soit la moitié des voix plus un, ou bien la majorité relative. La deuxième situation correspond au plus grand nombre de voix obtenues par un candidat, tout simplement. De cette façon, le gagnant est celui ayant réuni le plus de voix que chacun de ses concurrents pris séparément (3).
Depuis son ascension au pouvoir, Calderón dirige le pays avec une majorité relative du Parti action nationale (PAN), à la Chambre des députés ainsi qu'au
Sénat. Celui-ci doit notamment faire face à une grande opposition du Parti de la
révolution démocratique, communément appelé le PRD. Durant les dernières années, ce parti est devenu une grande force politique au niveau
fédéral.
Un éventail de candidats
C'est au mois de mars 2012 que la campagne électorale débutera officiellement au
Mexique. En attendant, les principaux partis ont choisi leurs candidats.
Andrés Manuel López Obrador, un des plus importants candidats, sera le représentant du Parti de la
révolution démocratique (PRD), un
parti politique avec une idéologie de gauche. Le PRD est considéré comme l'un des trois partis majeurs du pays. Ayant perdu aux dernières élections, contre l'actuel
président Felipe Calderón en 2006, López Obrador se présente à nouveau comme représentant de la gauche à la prochaine élection
présidentielle de 2012(4). Il est notamment soutenu par le Parti du travail (PT), ainsi que par le Mouvement citoyen et le Mouvement de régénération nationale (Morena) (5).
C'est une femme qui représentera un autre des plus grands partis politiques mexicains. En effet, c'est Josefina Vázquez Mota qui se présente à la course
présidentielle sous la bannière du Parti action national (PAN), un parti chrétien social. Cette politicienne adopte des propositions électorales qui s'inscrivent dans la continuité des politiques mises en oeuvre par ses deux mentors, soit Vicente Fox et Felipe Calderón (6).
Par exemple, en ce qui concerne la sécurité nationale, elle indique que son administration n'ouvrira pas de
négociations avec les narcotrafiquants(7). De plus, elle aspire également à ce que la législation du pays soit respectée, et ce, sans aucune complaisance(8). Toujours en suivant la droite ligne de son parti, elle aimerait aussi introduire le principe de la «défense de la vie» dans la
Constitution mexicaine pour ce qui est de l'avortement(9).
Un autre candidat important, le gouverneur actuel de l'État de Mexico, Enrique Peña, représentera le Parti
révolutionnaire institutionnel (PRI) dans la prochaine campagne électorale. Depuis son élection, en juillet 2005, il tire avantage de sa popularité dans les sondages d'opinion. Plusieurs le désignent comme étant le prochain locataire de Los Pinos, la résidence officielle des
présidents mexicains (10).
Cependant, pour d'autres, ce vedettariat ne repose pas sur son action politique, mais est plutôt le résultat de la couverture médiatique faite à son égard (11). Plus concrètement, une puissante chaîne de télévision l'invite quotidiennement à des émissions qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec la politique, mais qui le font mieux connaître au public (12).
À l'heure actuelle, la firme de sondage GEA/ISA démontre que la course
présidentielle au
Mexique se resserre (13). En effet, Pena Nieto bénéficierait de 36% des électeurs favorables, alors que Josephina Vazquez Mota en aurait seulement 29%(14). Un autre sondage, publié dans le journal Milenio, démontre qu'Andrés Manuel López Obrador détiendrait pour sa part 17% des intentions de vote(15).
Comme l'élection
présidentielle mexicaine n'est prévue que pour le 1er juillet et que l'opinion publique est grandement volatil, plusieurs changements peuvent survenir au cours de la campagne électorale. Une histoire à suivre.