L'Afrique, continent le plus affligé par la pauvreté, est depuis longtemps frappée par une paralysie économique largement observée. Conséquemment, plusieurs mesures et projets sont mis de l'avant, tant par l'initiative de la communauté internationale que par celle des différents acteurs régionaux. C'est d'ailleurs ainsi que sont nées les Conférences économiques africaines en 2006 (1). La dernière, qui s'est tenue à Johannesburg en
Afrique du Sud, du 28 au 30 octobre 2013, a retenu notre attention.
L'intégration régionale au coeur de 2013
Organisée par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et le Programme des Nations unies pour le développement, cette conférence avait pour thème principal l'intégration économique régionale de l'Afrique (2). Cette rencontre offre ainsi une plateforme de discussion pour les nombreux décideurs et chercheurs d'origine africaine ou étrangère concernés par la question (3).
Au cours des trois jours de dialogues et d'échanges, la volonté de faire « de l'Afrique un pôle d'excellence en matière d'affaires et de développement (4)» a été exprimée par les dirigeants de nombreux États, mais également par le secteur privé. Plusieurs autres thèmes, découlant de cette intention de développer l'Afrique, ont été abordés. La facilitation des échanges commerciaux, le soutien de la sphère privée dans les démarches d'intégration régionale ainsi que le contrôle de la circulation des personnes figurent parmi les sujets approfondis lors de cette huitième conférence annuelle (5).
Un bilan nébuleux
Certaines
déclarations, faites par des personnalités notoires et influentes qui étaient présentes, ont attiré particulièrement l'univers médiatique. Mthuli Ncube, vice-
président de la Banque africaine de développement, a pour sa part insisté sur le rôle des dirigeants politiques comme vecteur essentiel dans le développement économique de l'Afrique (6). De son côté, la
présidente de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a souligné les avancées en matière d'intégration régionale tout en réitérant la lenteur du processus (7).
Dans l'ensemble, les experts semblent s'accorder quant à la raison d'être et aux bienfaits potentiels d'une intégration régionale de l'Afrique. La conférence a également permis de mettre en relief l'importance de hisser la préoccupation économique au-delà des inquiétudes politiques (8). Tel que soutenu par Donald Kaberuka,
président de la Banque africaine de développement, la fracture des marchés africains est à la base de la faiblesse économique du continent (9). Ainsi, l'implantation d'infrastructures communes et la chute des barrières politiques, qui font obstruction aux marchés, deviennent des impératifs dans le redressement économique de l'Afrique.
En définitive, le bilan de la Conférence économique africaine de 2013 demeure nébuleux. Le rapport final, qui est à ce jour indisponible, nous en dira certainement davantage sur les intentions des décideurs autant que sur les analyses des chercheurs impliqués. Toujours est-il que de nouvelles pratiques et initiatives semblent envisagées. Les avantages de l'intégration régionale sont, sans aucun doute, désormais plus palpables, contrairement aux alternatives et aux processus de développement qui tardent à s'enclencher (10).