C'est le 23 mai 2013 qu'a eu lieu le septième sommet de l'Alliance du Pacifique. Il s'est déroulé dans la ville de Cali, en
Colombie.
Un gros joueur en Amérique latine
L'Alliance du Pacifique est un organisme fondé par quatre pays d'Amérique latine se situant sur les côtes du Pacifique. Il s'agit d'un organisme qui a pour but de faire bénéficier les pays membres du dynamisme économique asiatique (1). L'accord-cadre de
libre-échange que le
Mexique, le
Pérou, la
Colombie et le
Chili ont signé le 6 juin 2012 sert principalement de « plate-forme attractive (2) » servant à accroître les échanges entre les pays côtiers du Pacifique et de l'Asie.
Le marché de ce partenariat transpacifique regroupe environ 792 millions de personnes et un produit intérieur brut (PIB) approximatif de 27,7 billions de dollars (3). Bien que la croissance mondiale soit de 3,2 %, on peut observer une croissance de 5 % chez les quatre pays membres.
Cet accord de
libre-échange équivaut à 35 % du PIB de l'Amérique latine et à la moitié des échanges mondiaux de l'Amérique latine (4). De plus, l'Alliance du Pacifique a permis des investissements de l'étranger s'élevant à environ 70 milliards dans la zone de
libre-échange.
Cette Alliance est différente de celle des pays du Mercosur, qui se situent davantage sur le versant de l'Atlantique, ou des pays membres de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique. Ceux-ci adoptent des mesures plus protectionnistes, contrairement à l'Alliance du Pacifique qui fait un lien entre le
libre-échange, la
démocratie et le progrès économique (5).
L'exonération des douanes et l'expansion des membres
Lors du sommet, des discussions ont porté sur la réduction totale des droits de douane (6). En fait, dès le 30 juin 2014, l'exonération totale des droits de douane sera en vigueur sur environ 90 % de la marchandise échangée entre les quatre pays membres de l'Alliance. De plus, celle-ci prévoit la mise en place d'
ambassades communes ainsi que la création d'un seul visa pour les habitants des pays membres. Ces mesures ont pour but de continuer à améliorer les échanges entre le
Mexique, le
Pérou, la
Colombie et le
Chili, mais aussi à favoriser le tourisme en facilitant la circulation sur ces territoires et en créant des bureaux communs pour la promotion du tourisme.
Durant le dernier sommet de mai 2013, le coup d'élan à l'adhésion du
Costa Rica fut adopté par l'organisation (7). Ce même pays était déjà signataire d'un
traité de
libre-échange avec le
Mexique, le
Pérou et le
Chili. Aussi, de nouveaux statuts d'
observateur ont été accordés. La
France, le
Portugal, le
Salvador, le
Honduras, la
République dominicaine, le
Paraguay ainsi que l'
Équateur s'ajoutent au rang d'
observateur.
Ce statut est souvent prisé dans le but d'établir des contacts commerciaux avec les membres de l'Alliance (8). Bien qu'ils ne détiennent pas le droit de vote, les
observateurs ont également le droit de parole leur permettant de faire valoir des idées lors des débats. Plus précisément, au cours du sommet de mai 2013, les pays qui étaient déjà membres ont pu débattre des enjeux sans être restreints à l'ensemble des mesures libre-échangistes que propose l'Alliance du Pacifique pour ses membres. Parmi ces pays qui ont bénéficié de ce droit en tant qu'
observateur, il y a le
Canada, l'
Espagne, le
Guatemala, le
Costa Rica, le
Panama, l'
Uruguay, l'
Australie ainsi que le
Japon.
Bien que cette Alliance ait comme but premier de favoriser des échanges commerciaux entre l'Asie et les pays membres provenant de l'Amérique latine, les pays d'Europe comme l'
Espagne sont de plus en plus intéressés à faire partie de cette organisation. L'Europe est déjà l'un des plus gros investisseurs en Amérique latine avec 43 % de l'investissement direct de l'étranger. Rien n'indique pour le moment si l'Alliance projette de s'étendre jusqu'à l'Europe. Néanmoins, le Vieux Continent suscite de plus en plus d'intérêt pour elle.