L'immigration clandestine est un phénomène qui accable l'
Espagne depuis plusieurs décennies. En raison de la position géographique de ce pays et du manque de législation internationale concernant l'immigration clandestine, il est délicat de jongler avec cette situation (1).
En 2005, l'immigration illégale s'élevait à près de 12 000 personnes en
Espagne (2). En août 2014, en moins de quatre jours, plus de 1300 immigrants illégaux sont parvenus à toucher terre en
Espagne (3). Une embarcation maritime transportant 900 personnes est passée par le détroit de
Gibraltar (4). Il s'agissait alors d'un record en une journée pour l'
Espagne. Au même moment, près de 250 personnes tentaient de traverser les enclaves clôturées de Ceuta et de Melilla, au nord du
Maroc (5).
Ces immigrants clandestins proviennent en majorité de l'Afrique subsaharienne et du
Maroc (6). Leurs objectifs diffèrent, certains veulent atteindre l'Europe pour y travailler alors que d'autres désirent fuir des régimes politiques. Par ailleurs, les mafias africaines s'enrichissent efficacement grâce au trafic de personnes, en vendant des places à bord d'embarcations maritimes (7).
Le
gouvernement espagnol de Mariano Rajoy maintient la ligne dure sur la question de l'immigration clandestine (8). Il a cependant adopté diverses mesures de compromis face à cet enjeu. Plusieurs ententes bilatérales avec la
Mauritanie, le
Maroc et le
Sénégal ont été établies pour la réintégration des immigrants à la société (9).
Au niveau de l'Union européenne, l'opération de Frontex, accompagnée d'Eurosur, est en branle depuis 2005. Elle consiste à assurer la sécurité et la surveillance des côtes européennes grâce à des images satellitaires (10). Enfin, les chefs des diplomaties de la
France, d'
Italie, du
Portugal, de la
Grèce, de Chypre, de Malte et d'
Espagne ont signé une
déclaration dite consensuelle. Elle prône l'importance de la coopération européenne avec les pays d'origine des immigrants illégaux pour contrer cette problématique (11).