Alors que les automobilistes nord-américains sont heureux de voir le prix de l'essence à moins d'un dollar le litre, les pays ayant le pétrole comme principale source de revenus voient la situation d'un oeil plus pessimiste. Ainsi, le
Gabon se prépare à des actions radicales.
La situation du
gouvernement gabonais était précaire même sans considérer la baisse du prix du baril. À la fin de 2014, les employés du secteur pétrolier étaient en grève, demandant notamment la réembauche de licenciés et le départ des dirigeants étrangers (1). Ce conflit n'aide en rien les
autorités.
Il va sans dire que le prix du baril connut une chute ininterrompue depuis l'année dernière. Il passa de 106$ en juin 2014 à 50$ en février 2015 (2). C'est un facteur important à prendre en considération, car le pétrole représente entre 50% et 60% des revenus de l'État gabonais (3). L'économie du pays traverse d'ailleurs de mauvais jours, puisqu'en décembre 2014, l'agence Fitch Ratings baissa la perspective du
Gabon de stable à négative, et ce, lorsque le prix du baril était à 83$ (4).
Évidemment, pour les pays exportateurs, cette baisse a des effets négatifs. Selon le Fonds monétaire international, en plus d'un creusement du déficit, il y a un risque de dépréciation de la monnaie (5). En réaction, le
premier ministre Daniel Ona Ondo proposa des pistes de solutions, comme la baisse du salaire des ministres, la priorisation des projets d'investissement, la diversification de l'économie et l'appel à des bailleurs de fonds (6).
Avec un taux de chômage de 20% en 2012 et un PIB/habitant de 19 000$ US, le
Gabon est dans une situation peu enviable, alors que sa principale source de revenus est à la baisse (7). Le
gouvernement devra être flexible s'il veut éviter le désastre.