Crise de la dette publique : l'Italie rattrapée par les décisions du passé
Audrey Anne Blanchet analyste en formation, École de politique appliquée, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke
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Touchée par la crise de l'endettement publique, l' Italie fait face depuis quelques décennies à une augmentation de sa dette publique. Celle-ci s'est d'ailleurs accélérée depuis la crise financière mondiale de 2008 (1).
Troisième économie de la zone euro, l' Italie est le deuxième pays le plus endetté d'Europe. Sa dette publique s'élève au-delà de 100 % du produit intérieur brut (2). En 2015, la dette s'élève à 157,6 % selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, alors qu'Eurostat l'estime à 132,7 % (3). À titre comparatif, selon Eurostat, la moyenne de la zone euro se situe à 90,7 % et celle de l'Union européenne à 85,2 % à la fin 2015 (4).
L'économiste Jean-François Jamet explique que la dette publique actuelle est la conséquence des dettes cumulées dans le passé en raison «d'un laxisme budgétaire qui remontre aux années 1970-1980 (5)». Plusieurs problèmes structurels expliquent aussi cette crise : affaiblissement de la croissance économique, baisse à long terme de la compétitivité, manque de flexibilité du marché du travail, faibles recettes fiscales (6). S'y ajoute la crise financière de 2008, qui a eu des répercussions sur la stabilité du marché immobilier et la situation des banques italiennes (7).
Ainsi, le gouvernement italien a mis en place plusieurs mesures pour relancer l'économie. Par exemple, la création d'un plan national de recherche et développement, la création du «Job Act», la simplification du recouvrement d'impôt et la présentation d'une loi visant le renforcement de la concurrence (8). C'est dans cette direction que le gouvernement continuera de travailler afin de renforcer les capacités de l'État, notamment en initiant des mesures pour changer le système.
L' Italie a encore beaucoup à faire afin de surmonter le défi de l'assainissement de ses finances publiques puisque, malgré la volonté de changer la situation, la marge de manoeuvre détenue par le gouvernement reste limitée.
| Références:
(1) FOCUS ECONOMICS, «Public Debt in Italy», https://www.focus-economics.com/country-indicator/... (18 février 2017).
(2) OCDE, «L'Italie et la crise de la zone euro : assurer la viabilité des finances publiques et de la stabilité financière», Études économiques de l'OCDE : Italie 2013, 17 janvier 2014, p. 48, http://www.oecd-ilibrary.org/economics/etudes-econ... (18 février 2017).
(3) EUROSTAT, «Statistiques sur les finances publiques», 22 décembre 2016, http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/... (18 février 2017).
OCDE, «Dette des administrations publiques», https://data.oecd.org/fr/gga/dette-des-administrat... (18 février 2017).
(4) TOUTE L'EUROPE, «La dette publique des États de l'Union européenne», Toute l'Europe.eu, 3 août 2016, http://www.touteleurope.eu/actualite/la-dette-publ... (18 février 2017).
EUROSTAT, op. cit.
(5) JAMET, Jean-François, «De l'endettement à la stagnation : une maladie macro-économique italienne», Confluences Méditerranée, no. 68, p.2, http://www.jf-jamet.eu/upload/confluences-mediterr... (18 février 2017).
(6) AKROUT, Zied, «Crise de la dette souveraine en Europe», Assurances et gestion des risques, vol. 80(I), avril 2012, p. 158-160.
JAMET, Jean-François, op cit. p. 1-2.
SUPERTITO, Gaétan, «Dette : comment l'Italie a-t-elle pu en arriver là ?», E1, 17 novembre 2013, http://www.europe1.fr/economie/dette-comment-l-ita... (18 février 2017).
(7) AKROUT, Zied, op. cit. p. 158-160.
JAMET, Jean-François, op. cit. p. 6.
(8) OCDE, OECD Economic Surveys : Italy 2017, 2017, p. 74-78, ISSN 1999-034.
Dernière modification: 2017-02-27 07:41:47
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