Couvrant près de 28,1 % des besoins énergétiques mondiaux, le charbon est une importante ressource combustible à ne pas négliger (1). Talonnant le pétrole de près, le charbon est actuellement la deuxième ressource exploitable de l'humanité. C'est d'ailleurs grâce au charbon que la
révolution industrielle a pu avoir lieu. Actuellement, les plus grandes réserves de charbon sont détenues par nul autre que les
États-Unis avec 22,1 %, suivis de très près par la
Chine avec 21,4 % des réserves mondiales (2).
Le charbon en déclin
Les
États-Unis sont actuellement au 3e rang mondial des producteurs de charbon, et ce, même s'ils possèdent les plus grandes réserves de combustible au monde. Plusieurs éléments combinés font que le charbon est en déclin depuis quelques années. L'une des premières causes est la baisse de la demande.
En effet, depuis 2015 la demande de charbon par les Chinois ne cesse de diminuer. Actuellement, la
Chine est le pays qui consomme le plus de charbon avec près de 50,6 % de la consommation mondiale. Les Chinois sont suivis de l'
Inde avec 11,0 % et des
États-Unis avec 9,6 % (3). Qu'est-ce qui explique une baisse de la demande en charbon du premier consommateur mondial? La
Chine, suivant de très près les réserves de charbon des
États-Unis, a décidé d'exploiter ses propres réserves nationales. Ce produit étant très bon marché, la
Chine a décidé d'exploiter elle-même son combustible au lieu de l'importer des
États-Unis (4).
Une autre cause majeure expliquant le déclin du charbon est l'impact environnemental que le combustible engendre. Depuis plusieurs années, de multiples recherches ont prouvé que l'utilisation massive de combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon ainsi que le gaz naturel augmentent considérablement la présence de gaz à effet de serre. Celui-ci est à l'origine du réchauffement climatique (5). Avec les années, de plus en plus de lois et de projets ont vu le jour dans le but de diminuer les émissions de carbone, par exemple le protocole de Kyoto. Par contre, l'importance accordée à l'environnement dépend directement des
gouvernements des pays.
L'ère Trump: hausse du charbon prévue d'ici 2030
Les
États-Unis doivent faire face à l'actuelle diminution de la demande en charbon de la part de la
Chine, ce qui entraîne la fermeture de plus en plus de petites usines de charbon qui doivent déclarer faillite. Par contre, les prévisions statistiques sont assez encourageantes pour les Américains. En effet, selon le World Energy Council, « la consommation de charbon mondiale devrait augmenter de 60% d'ici 2030, dont 97% par les pays en développement (6) ». Présentement, vu la consommation de tonnes de charbon de l'empire du Milieu, il ne serait pas surprenant que leurs réserves de charbon exploitables finissent par s'épuiser rapidement au fil des années.
Actuellement aux
États-Unis, les principaux gisements de charbon sont situés dans les Appalaches, le bassin de l'Illinois, le Wyoming, le Montana, le Dakota du Nord ainsi qu'au Texas. En 2011, le Powder River Basin, dans l'État du Wyoming, était à l'origine de 40 % de la production totale de charbon des
États-Unis (7).
En juin 2014, l'ancien
président des
États-Unis, Barack Obama, avait lancé le Clean Power Plan (CPP). Il s'agit d'une politique visant à lutter contre les changements climatiques proposée par l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Par rapport à 2005, le CPP imposait une réduction de 32 % des émissions de CO2 aux centrales américaines d'ici 2030 (8).
Le 4 août 2017, Donald Trump, l'actuel
président des
États-Unis, annonce officiellement qu'il va mettre un terme à la « guerre » au charbon menée par l'administration Obama, en exigeant le démantèlement du CPP. Avec l'élection de Trump, l'industrie charbonnière américaine espérait qu'il y ait un retrait des politiques environnementales qui lui étaient défavorables. Elle ciblait en particulier les lois sur la qualité de l'air ou encore les standards d'émissions de gaz à effet de serre dus au CPP d'Obama. À la suite de cela, Trump a décidé de nommer un climato-sceptique à la tête de l'Agence de protection de l'environnement (9). En effet, Scott Pruitt est au coeur de nombreuses critiques de la part des écologistes américains, car celui-ci a mentionné ne pas croire aux changements climatiques. Finalement, Trump a annoncé qu'il y aura construction de nouvelles centrales au charbon ainsi que la réouverture de toutes les centrales qui avaient déclaré faillite (10).
La lutte des énergies renouvelables et durables
Malgré le désir des
États-Unis de ramener le charbon dans leurs priorités, d'autres doutent qu'il s'agisse de la meilleure solution. En effet, en observant les conséquences des énergies fossiles sur l'environnement, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) préconise de laisser plus des deux tiers des réserves de combustibles fossiles dans le sol. Selon l'AIE : « Notre consommation, d'ici à 2050, ne devra pas représenter plus d'un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles...(11). »
Plusieurs environnementalistes, tels que le généticien David Suzuki, prônent aussi les énergies durables. Suzuki est reconnu mondialement comme un chef de file dans le domaine de l'écologie durable et a reçu plusieurs récompenses pour son travail, notamment le Prix scientifique UNESCO et une médaille du Programme des Nations unies pour l'environnement. Il prône une utilisation du développement durable pour assurer un maintien de l'environnement, mais également des ressources naturelles.
Chose certaine, l'économie ainsi que l'environnement ne sont pas les seuls domaines touchés par un éventuel retour du charbon. Il est difficile de nier que le retour de ce type d'énergie aura des conséquences directes sur l'économie du pays, mais également au niveau social en offrant plusieurs emplois dans ce domaine. De plus, selon les ambitions de Trump, il semblerait qu'une stimulation de l'économie par l'exportation de charbon soit envisageable d'ici quelques années pour les
États-Unis.