Les
Pakistanais suffoquent dans le smog. En effet, leurs écologistes se réfèrent au mois de novembre, qui est une période durant laquelle la région du Pendjab est couverte avec un smog âcre, comme une « cinquième saison (1) ». Ce nuage de pollution paralyse le
Pakistan qui a été classé troisième au monde, derrière la
Chine et l'
Inde, pour le nombre de décès causés par la pollution, avec 125 000 par an (2). Cette situation problématique a été déclarée une
urgence de santé publique et la fermeture des écoles et des bureaux est fréquente (3).
La santé et l'économie compromises
Afin de comprendre la situation, il est essentiel de savoir ce qu'est le smog et qu'elles en sont les causes. Cette pollution de l'air se présente lorsque la fumée se combine avec le brouillard (4). Le smog est le résultat de la combustion du charbon et du mélange de dioxyde de soufre et de fumée (5). Les zones industrielles qui produisent des gaz polluants et les moteurs des véhicules à combustible fossile, combinés avec les températures humides du
Pakistan, se mélangent et forment avec le brouillard des quantités de smog alarmantes. De plus, selon des responsables pakistanais, le smog est causé par le brûlage de chaumes sur le côté indien du Pendjab et par les émissions des centrales à charbon du côté indien (6).
Le smog occasionne plusieurs problèmes de santé. À son plus haut point, les niveaux de particules de pollution, qui sont les particules les plus nocives pour la santé, ont atteint 2,5 dans la ville de Lahore (7). Cela représente plus de 30 fois la limite de sécurité établie par l'Organisation mondiale de la santé (8). Vivre avec une telle pollution équivaut à fumer 50 cigarettes par jour (9). En plus du haut taux de décès annuels causés par le smog au
Pakistan, celui-ci peut également créer des infections à la gorge, ainsi que des irritations des yeux et du nez (10).
La pollution de l'air engendre également des problèmes économiques, entre autres, pour la pêche et l'agriculture. Ces secteurs industriels majeurs au
Pakistan dépendent fortement des ressources naturelles du pays. Ceux-ci représentent plus du quart de la production et les deux cinquièmes de l'emploi au
Pakistan (11). De plus, 70 % de la population pakistanaise vit dans des zones rurales et dépend des ressources naturelles pour générer des revenus (12). Par conséquent, les hauts taux de pollution au
Pakistan pourraient nuire grandement à l'économie.
Un problème interrégional
En octobre 2017, le ministère de l'Environnement pakistanais a émis des nouvelles politiques visant à réduire et contrôler le smog. Concernant les voitures, il opte pour l'adoption des normes Euro-II pour les émissions des véhicules, pour une installation de dispositifs antipollution pour ceux-ci et pour une meilleure gestion du trafic (13). De plus, il veut la création de terrains boisés dans et autour des grandes villes, ainsi qu'un renforcement des capacités de surveillance et de prévision des épisodes de pollution élevée de l'air (14).
Ce dossier a également des répercussions sur les relations entre le
Pakistan et l'
Inde. Qualifiant le smog de problème régional, Zakia Shah Nawas Khan, ministre de l'Environnement de la province du Pendjab, a déclaré que l'
Inde et le
Pakistan doivent collaborer pour trouver une solution durable à ce problème (15).
L'air toxique étouffe le
Pakistan et l'
Inde. La pollution de l'air engendre plusieurs problèmes économiques et de santé. Par contre, même si la relation entre ces deux pays est complexe et hostile, peut-être que le smog peut les rapprocher.