Par désir de liberté, plusieurs pays africains se sont battus pour leur indépendance. Une fois celle-ci acquise, l'instauration d'une
démocratie et d'une stabilité politique pour certains s'avère un véritable défi. C'est le cas du
Nigeria où, en juillet 2018, l'on a vu 14 sénateurs et 37 membres de la Chambre des représentants quitter le Congrès des progressistes (ADP), le parti au pouvoir (1).
Bukola Saraki,
président du
Sénat et ancien allié politique du
président Muhammed Buhari âgé de 75 ans, quitte également l'ADP (2). Le 30 août 2018, il annonce sa participation à la course
présidentielle de 2019 au sein du Parti
démocratique populaire (PDP) (3). La lutte s'annonce dure, Saraki étant accusé par la présidence d'avoir bloqué de nombreux textes de loi, d'avoir menti sur sa
déclaration de patrimoine mise en lumière par le scandale des
Panama Papers et d'avoir payé des gangs armés du Kwara ayant causé 33 morts (4).
Bien que ces accusations laissent entendre le contraire, Saraki désirerait améliorer la lutte contre la corruption. Il souhaite également rétablir l'ordre perturbé par la présence des djihadistes de Boko Haram, celle de rebelles voulant s'accaparer du pétrole et le conflit agropastoral ayant causé à lui seul plus de 1 500 morts en 2018 (5). Saraki encourage l'idée d'un
gouvernement où les opposants ne subiront aucun type de harcèlement ou d'intimidation de la part du parti au pouvoir (6).
Éduqué et provenant d'une famille des plus riches et influentes, Bukola Saraki est aujourd'hui le troisième homme politique le plus influent du pays (7). En seulement 17 ans, il a été assistant du
président, deux fois gouverneur, sénateur et
président du
Sénat (8). Cet homme d'expérience gagne toujours en popularité, mais serait corrompu selon Debo'Adeniran, du
groupe de pression du Centre pour la lutte contre la corruption et du
leadership ouvert (9).