Le 10 août 2018, la
Cour suprême costaricaine a rendu un jugement déclarant in
constitutionnelle l'interdiction du mariage entre personnes de même sexe. Le Parlement a 18 mois pour modifier la loi qui actuellement permet uniquement les mariages et unions de fait hétérosexuels. Cette décision s'inscrit dans un élan régional pour lutter contre la discrimination envers la communauté LGBT.
Les Costaricains semblent polarisés sur la question. Le jeune
président progressiste Carlos Alvarado soutient la démarche qui « a joué un rôle important dans son élection (1) ». Celui-ci a gagné en avril 2018 avec environ 60 % des votes.
Toutefois, son principal adversaire, le chrétien évangélique Rodrigo Echeverria, a eu un appui populaire important lors de la campagne et remporté le premier tour du scrutin en ralliant les opposants au mariage gay. Ainsi, Alvarado doit composer avec 14 élus chrétiens évangéliques
conservateurs sur un total de 57 députés au Parlement (2).
L'action fait suite à une demande de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, une instance de l'Organisation des États américains. Celle-ci invitait les pays sud-américains à moderniser leurs législations afin de reconnaître l'union de personnes de même sexe et ainsi réduire la discrimination sur le continent (3).
Jusqu'à présent, sur tous les pays latinos à avoir signé la
convention américaine des droits de l'homme, seulement l'
Argentine (2010), l'
Uruguay (2013), le
Brésil (2013), la
Colombie (2016) et environ la moitié des États du
Mexique (depuis 2009) ont légalisé la pratique. Quelques pays comme le
Chili et l'
Équateur ont légalisé l'union civile de même sexe, mais toujours pas le mariage, ce qui empêche l'adoption pour les couples homosexuels (4).
La non-reconnaissance du mariage gay prive aussi l'accès des conjoint(e)s aux services de santé ainsi qu'aux pensions et indemnités en cas de décès.