Le 9 novembre 2006, le Parlement de Mexico a adopté une loi rendant l'union civile possible pour les homosexuels. Les élus de la capitale, un territoire
fédéral avec ses propres institutions (1), ont approuvé la « loi de société de coexistence » par 43 voix contre 17, avec 5 abstentions (2). L'adoption de cette loi est surprenante dans le contexte où 89 % des Mexicains sont catholiques et où l'avortement reste encore illégal au
Mexique à ce jour (3).
La portée de ce texte de loi est modérée. Il s'applique seulement à la ville de Mexico, et ne permet pas le mariage aux homosexuels, ni la possibilité d'adopter un enfant (4). Daniel
Salazar, représentant du PRD (Parti de la
révolution démocratique) à l'assemblé législative de Mexico, dit à ce sujet : « C'est un texte qui ressemble énormément au PACS (
Pacte civil de solidarité) français, proche du concubinage » (5). La loi garantit aux couples certains droits sociaux, les hétérosexuels pourront aussi profiter de cette nouvelle union civile. Lorsque le maire de la ville, Alejandro Encinas, signera le texte, il deviendra une loi officielle (6).
Tout au long de sa conception, le projet fut grandement critiqué de la part de plusieurs groupes
conservateurs et de l'Église catholique. Les députés du Parti d'action nationale (droite catholique), mené par les
présidents Vicente Fox et Felipe Calderon, ont refusé d'approuver le projet de loi (7). De manière générale, les opposants y voient une atteinte fondamentale aux principes familiaux et moraux catholiques.
Une partisane, l'anthropologue Lilia Martinez, affirme que cette loi améliorera la situation difficile de plusieurs familles mexicaines en leur fournissant plus de support
gouvernemental (8). Elle pourrait aussi favoriser l'intégration des homosexuels dans la société mexicaine.