Des milliers de manifestants ont marché dans les rues d'Oaxaca, au
Mexique, le 1er février 2007, réclamant la démission du gouverneur Ulises Ruiz et la libération de centaines de prisonniers politiques.
Selon un journaliste de l'Associated Press présent à la manifestation, environ 20 000 personnes auraient participé à la marche (1). Ceux-ci sont principalement des supporteurs et des membres de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO) et du
syndicat de l'enseignement (SNTE) (2). Ces deux mouvements dénoncent à voix haute les abus du gouverneur Ulises Ruiz. Le premier regroupe près de 360 organisations sociales et le second rassemble plus de 70 000 membres (3). Ils bénéficient de l'appui de la population locale, qui est majoritairement amérindienne (4).
Cette manifestation a été provoquée par des évènements qui se sont produits à la fin mai 2006. Plusieurs enseignants avaient alors fait la grève, revendiquant de meilleures conditions de travail. Après plusieurs jours d'occupation du centre-ville, le gouverneur autorisa une intervention policière musclée. Cette répression irrita la population, qui se mobilisa massivement contre l'
autorité de M. Ruiz et occupa la ville. Près de 200 personnes furent emprisonnées, une vingtaine auraient été tuées et 50 sont toujours portées disparues. Le dirigeant syndical, Enrique Rueda Pacheco, dénonce «la politique de la terreur» du gouverneur Ruiz (5).
Après cinq mois d'occupation, la police
fédérale mexicaine reprit le contrôle de la ville d'Oaxaca et l'occupa pendant plus de 7 semaines. De nombreux actes de violence accentuèrent la précarité de la situation. En novembre dernier, l'APPO revendiqua l'explosion de bombes artisanales dans deux succursales de la Banques Scotia (6).
Cette manifestation est la première depuis le 22 décembre 2006, alors que près de 1 500 personnes avaient marché dans les rues d'Oaxaca.