Le 26 janvier 2007, après trois ans de tergiversations juridiques, Maher Arar a finalement obtenu une compensation pécuniaire et des excuses officielles de la part du
gouvernement canadien.
Ce Canadien d'origine syrienne avait été intercepté par les
autorités américaines en septembre 2002, sur la base de renseignements provenant de la Gendarmerie royale du
Canada (GRC) (1). Celle-ci le soupçonnait, en effet, d'être lié à des réseaux
terroristes. Il avait ensuite été déporté en
Syrie où il avait été torturé pendant plus de 10 mois, avant d'être relâché en août 2003(2).
Maher Arar se battait depuis pour que son innocence soit reconnue et son nom blanchi. Après deux ans d'investigation, la commission d'enquête publique présidée par le juge O'Connor a innocenté Maher Arar de tout liens présumés avec des
terroristes (3). Victime d'une grave négligence policière, il a reçu la plus importante compensation pécuniaire jamais versée par le
gouvernement canadien, soit 10,5 millions de dollars, et des excuses officielles de la part du
premier ministre Stephen Harper (4).
Néanmoins, M. Arar continue de susciter une forte méfiance auprès des
autorités américaines selon lesquelles les relations personnelles et les voyages du Canadien sont des raisons suffisantes pour lui interdire l'entrée aux
États-Unis (5). Malgré la pression du
gouvernement canadien, les
États-Unis refusent d'ailleurs toujours de retirer son nom de leur liste de surveillance.
Cette affaire tend à engendrer une polémique aux
États-Unis où certains députés démocrates, peu convaincus de la pertinence de la position de leur
gouvernement, dénoncent les abus des services secrets américains en matière d'extradition (6). D'autant plus qu'en
Allemagne, une poursuite judiciaire vient d'être intentée contre treize agents de la CIA dans une affaire étrangement semblable (7).
Précautions utiles ou abus de pouvoir, aux
États-Unis la sécurisation du territoire semble avoir pris le pas sur les droits humains.