C'est le vendredi 9 octobre 2009 que le Comité international olympique (CIO) tenait à Copenhague l'élection de son
président. C'est sans opposition que le Belge Jacques Rogge, en poste depuis 2001, briguait un nouveau mandat (1). Ce dernier a donc été réélu, assurant ainsi son poste jusqu'en 2013.
Une institution démocratique
Le CIO est composé de 115 membres : 70 membres individuels, 15 athlètes actifs, 15 représentants des
fédérations internationales et 15 représentants des comités nationaux olympiques (2). L'
autorité suprême du Mouvement olympique a plusieurs rôles dont la promotion de l'éthique dans le sport et l'éducation sportive, l'assurance d'une célébration régulière des olympiques et la lutte contre le dopage dans le sport (3). Ce sont également les membres du CIO qui votent afin d'élire la ville hôte des jeux Olympiques.
Le
président du CIO est élu lors d'une session du comité. Les membres expriment par un vote secret leur appui envers un candidat (4). Pour ce qui est de l'élection de Jacques Rogge, 88 personnes l'ont appuyé, seulement une s'est opposée et trois se sont abstenues (5). À la suite d'une loi implantée avant les élections de 2001, le
président est élu pour huit ans lors de son premier mandat, mais seulement quatre ans lors de son second. L'heure de la retraite sonnera donc en 2013 pour M. Rogge.
Une réélection malgré les soupçons
Malgré son élection pratiquement sans opposition, Jacques Rogge reste contesté. En effet, le « seigneur des anneaux » est soupçonné de complots dans le cadre de la nomination de Londres pour la tenue des Jeux de 2012; lui qui s'était élevé contre la corruption dans le CIO(6). Paris semblait être favorite et avait suivi les exigences du CIO à la lettre. Mais à la surprise générale, c'est Londres qui gagna le vote (7).
A un autre niveau, M. Rogge a été vertement critiqué dans le dossier des Jeux de Pékin 2008. Effectivement, après s'être engagée à améliorer les droits de l'homme afin d'obtenir les Jeux, la
Chine a été impliquée dans des émeutes au Tibet où des Tibétains ont été battus par les
autorités. Rogge s'est abstenu de tout commentaire, au grand désarroi de plusieurs (8).
De plus, le dossier de la
Chine a connu un nouveau rebondissement le 19 octobre 2009 lorsque le ministre des Sports chinois de l'époque, Yuan Weimin, affirma que les représentants de la
Chine auraient eu un accord avec Jacques Rogge. Ce dernier aurait poussé la candidature chinoise pour les Jeux d'été de 2008. En échange, ces derniers auraient offert leur appui lors de la première élection de Rogge(9).
Malgré tout, Jacques Rogge prétend qu'il est normal de connaître de telles critiques lorsque l'on est le
président du CIO. Ce dernier déclare avoir su gérer ces crises avec philosophie et avoir su dépersonnaliser la situation. Durant son dernier mandat, le chirurgien de formation désire assurer la continuité de la réaffirmation des valeurs en termes d'éthique du CIO (10).