L'affaire entourant l'arrestation, en
Iran, de la journaliste Roxana Saberi a connu un dénouement moins pénible que prévu pour la jeune irano-américaine. En effet, à la suite d'un jugement en cour d'appel diminuant les charges criminelles retenues contre la journaliste, celle-ci a finalement été libérée le 11 mai 2009. Roxana Saberi était emprisonnée à la prison d'Evine, à Téhéran, depuis la fin du mois de janvier à la suite d'accusations d'espionnage en
Iran pour le compte des
États-Unis (1).
Un premier tribunal iranien avait d'abord condamné la jeune journaliste à une peine de 8 ans de prison le 13 avril 2009. La condamnation était fondée, entre autres, sur le fait que celle-ci avait eu accès à un document ultra-secret préparé par le Centre de Recherche stratégique d'
Iran (2). Par après, un jugement en cour d'appel a réduit la sentence de madame Saberi à 2 ans de prison avec sursis et une interdiction pour la jeune fille de pratiquer son métier de journaliste en
Iran pour les 5 prochaines années. « Le verdict du premier tribunal a été annulé avec l'argument que les
États-Unis ne sont pas un État hostile envers l'
Iran » a témoigné Me Nikbakht, l'un des avocats de la défense (3).
Madame Saberi collaborait avec plusieurs médias étrangers depuis Téhéran où elle s'était installée en 2003. Elle s'était fait retirer sa carte de presse en 2006. Madame Saberi est maintenant sortie d'
Iran dans le but de retourner avec sa famille aux
États-Unis (4).
Une liberté bafouée?
L'arrestation de Roxana Saberi a suscité l'attention de plusieurs acteurs internationaux qui dénoncent la répression exercée contre la liberté de parole par les
autorités iraniennes. Entre autres, le
gouvernement de Barack Obama a dénoncé le comportement de l'
Iran face à cette journaliste qui possède la citoyenneté américaine (5). Également, certains organismes comme Amnistie Internationale et Human Rights Watch ont aussi milité pour la libération de la journaliste. Ces organismes dénoncent notamment le fait que les
autorités iraniennes emprisonnent parfois des journalistes sans charges précises contre eux. Ils soutiennent aussi que les
autorités iraniennes agissent souvent contre leur propre
Constitution puisque la liberté de parole est, en principe, garantie par celle-ci (6). Le prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, a aussi dénoncé cette façon de faire des
autorités iraniennes (7). Il faut dire que le cas de Roxana Saberi n'est pas unique dans le pays et que plusieurs journalistes et intellectuels sont encore détenus sans raison par les
autorités iraniennes.
D'autres organismes tels que la
Fédération internationale des droits de l'Homme et Reporters sans Frontières dénoncent aussi l'attitude de l'
Iran face à la communauté plus large de journalistes, d'écrivains et d'intellectuels qui militent pour faire progresser les droits de l'Homme en
Iran. Selon ces organismes, le
gouvernement iranien tente de créer un climat de peur afin de dissuader les protestataires à intervenir (8). Quoi qu'il en soit, il est évident que l'
Iran a encore beaucoup de chemin à faire afin de satisfaire les exigences de la communauté internationale en matière de droits et libertés.