La dernière année en fut une d'accalmie pour la Coalition en
Irak. En effet, le nombre de morts et de blessés a grandement chuté entre 2007 et 2008. En outre, le
Président américain Barack Obama a clairement indiqué que la guerre en
Irak n'était plus une priorité américaine. De plus, comme promis lors de l'élection
présidentielle, la fermeture de la prison de Guantanamo permettra à certains détenus iraquiens emprisonnés d'être expatriés en
Irak afin d'y être jugés (1).
Une année d'accalmie pour les troupes
L'année 2008 marque une nette amélioration des conditions sécuritaires en
Irak. En comparaison avec l'année 2007 qui comptait 961 soldats morts, tous contingents confondus, ce nombre s'élevait à 322 décès en 2008 (2). En outre, pour les années 2004 à 2007, le taux de mortalité était de 822 soldats par an (3). Cela représente une réduction d'environ 61% des décès militaires (4). Depuis le début de la guerre, 4 560 soldats de la Coalition sont décédés, dont 4 243 des
États-Unis (5).
D'autre part, le nombre de civils tués est significativement moins élevé que les années suivant l'entrée en guerre des
États-Unis et du
Royaume-Uni, le 19 mars 2003 (6). Entre 8 315 et 9 028 mortalités civiles seraient liées à la guerre en 2008, comparativement à entre 25 774 et 27 599 en 2006, et entre 22 671 à 24 295 en 2007 (7). Cette diminution de la violence est aussi notable à Bagdad, la capitale, qui comptait 54% des civils tués par la guerre entre 2006 et 2007, contre 32% en 2008 (8). La majorité des crimes perpétrés contre des civils ciblent désormais les forces de l'ordre iraquiennes, notamment la police, ainsi que les représentants politiques de différents partis (9).
Des élections et des départs
En raison d'un climat davantage sécuritaire, notamment grâce à l'élimination des cellules insurrectionnelles et rebelles au cours des cinq dernières années, l'État tend à se concrétiser. En ce sens, la
Constitution iraquienne, instaurée le 12 octobre 2005, annonçait déjà la volonté du pays d'amorcer ses politiques de «nation-building» (10). Reconnaissant la pluriethnie iraquienne, la
Constitution instaure aussi la
démocratie en
Irak ainsi que les droits et libertés.
Cet apport des droits et libertés a retenti avec force lors des élections provinciales du 31 janvier 2009. En effet, 14 000 candidats se sont présentés lors des élections, dont 4 000 femmes (11). Plusieurs groupes se sont opposés lors de la campagne dont certains représentant les awalites, les sunnites, les shiites et les Kurdes. C'est à travers la Coalition de la Loi que les votes se sont concentrés. Cette coalition de partis provinciaux, liée au
Premier ministre Nuri al-
Maliki, a raflé la première position dans 9 des 14 provinces (12). Les élections soulignent le souhait de la population de voir une Iraq dont les pouvoirs sont centralisés et où la primauté du droit est respectée. Cette reconstruction des assises étatiques de l'
Irak incite aussi les pays investis dans la guerre à quitter graduellement.
Par l'
Accord des
États-Unis et de la
République d'Iraq sur le redéploiement des troupes américaines ainsi que la stratégie de coopération entre les deux pays, les
États-Unis entreprennent la dernière étape de l'Opération liberté en Iraq. Celle-ci s'articulera autour de la reconstruction, de la coopération et de la permanence du statu quo.
D'une part, le premier accord mentionne le départ graduel des troupes américaines, au nombre de 146 000 actuellement (13), et assure le retour de la pleine
souveraineté du
gouvernement iraquien sur le pays et ses institutions (14). D'autre part, l'entente de coopération vise à réchauffer les relations entre l'
Irak et les
États-Unis dans le domaine culturel et académique (15).
Les Américains ne sont pas les seuls à quitter l'
Irak. Le
Royaume-Uni ne comptera que 4 000 troupes sur le terrain pour les mois à venir (16). Des 35 pays ayant participé à la guerre en
Irak, seuls les
États-Unis, le
Royaume-Uni, l'
Estonie, la
Roumanie, l'
Australie et le
Salvador resteront en
Irak, les autres ayant déjà tous quitté. Des quatre derniers, 750 troupes sont encore actives sur le terrain (17).
Enfin, les Nations unies prévoient réintégrer les 4.4 millions de réfugiés de guerre, dont seulement 2 millions se trouvent en
Irak, les autres étant en
Jordanie ou en
Syrie (18). Le retour des réfugiés souligne l'important changement de climat en
Irak et l'espoir qu'elle demeure stable.