Le président du Guatemala, Alvaro Colom, a décrété le mardi 8 septembre 2009 l'état de « calamité publique » sur l'ensemble du territoire. Ce pays d'Amérique centrale est en effet ravagé depuis le début de l'année par une famine meurtrière qui a déjà coûté la vie à plus de 460 personnes, dont 54 enfants.
Selon le gouvernement, cette famine s'est accentuée en raison des destructions de cultures de maïs et de haricots, aliments de base de la population (1). Une météo défavorable et des sols appauvris sont également autant de facteurs qui ont contribué à cette situation de sécheresse prolongée, auxquels s'additionne la crise économique mondiale qui a accentué le niveau de pauvreté au pays.
Selon une étude du ministère de la Santé, citée par le quotidien local El Periodico, la majorité des personnes décédées était originaire des zones déshéritées de ce pays frontalier du Mexique, où la moitié des 13 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté (2). Les statistiques sont alarmantes : selon les Nations unies, 49% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique au Guatemala, ce qui représente un des taux les plus élevés du monde (3). A cause de la récession, même les transferts de fonds des travailleurs émigrés aux États-Unis ont diminué de près de 10% cette année.
Bien que le Programme alimentaire mondial (PAM) ait commencé à distribuer des dizaines de tonnes de galettes nutritives, le nombre de hameaux (15 à 20 habitations) menacés par la famine ne cesse d'augmenter. Entre mai et début août seulement, il est passé de 1901 à 4059.
|