26 mai 1955
Élection au Royaume-Uni d'un gouvernement conservateur dirigé par Anthony EdenTexte rédigé par l'équipe de Perspective monde
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 Anthony Eden |
Les conservateurs, dirigés par Anthony Eden, remportent les élections législatives avec 49,8% des voix. Ils font élire 344 députés à la Chambre des communes contre 277 pour leurs plus proches rivaux, les travaillistes de Clement Attlee.
Il s'agit d'une deuxième victoire consécutive pour les conservateurs et d'une première pour l'ex-ministre des Affaires étrangères, Anthony Eden, qui a succédé à Winston Churchill au poste de premier ministre le 6 avril 1955. Au cours du dernier mandat, les conservateurs ont procédé à des privatisations, notamment dans le domaine des transports et de la sidérurgie. Le travail du gouvernement semble satisfaire l'électorat qui donne à Eden, âgé de 57 ans, une confortable majorité de 59 sièges à la Chambre des communes. Longtemps considéré comme le dauphin de Winston Churchill, le nouveau premier ministre connaîtra un mandat turbulent marqué par la crise du canal de Suez. Divisés, les travaillistes pointent pour leur part du doigt leur chef, l'ex-premier ministre Clement Attlee, pour expliquer leur baisse de popularité (46,3% des votes). Hugh Gaitskell lui succédera le 7 décembre 1955. |
Pour en savoir plus: Discours du premier ministre du Royaume-Uni |
Résultats du scrutin |
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Jean Wetz, « Les conservateurs consolident nettement leurs positions »
«...Après son échec le Labour va être contraint de procéder à un examen de conscience assez sévère, et il n'y aurait rien de surprenant à ce que l'aile droite reprenne contre le bevanisme une offensive qui a été suspendue plutôt qu'abandonnée. Des dissensions sont d'autant plus probables qu'à l'âge de soixante-treize ans M. Attlee ne peut plus guère revendiquer le privilège de conduire les troupes travaillistes à un nouveau combat vers 1960. Au sein du parti conservateur le résultat le plus net est de renforcer le prestige de Sir Anthony Eden. Succédant à un homme aussi formidable que Sir Winston Churchill, le premier ministre avait manifestement besoin de ce renfort pour asseoir son autorité. Au surplus, la campagne lui a permis de remporter un grand succès personnel à la télévision. Partisans et adversaires du conservatisme s'accordent à reconnaître que Sir Anthony Eden a été le « télégogue » le plus effectif. »
Le Monde (France), 27 mai 1955, p. 1 et 2.
Gérard Filion, « Les élections anglaises »
«...Les stratèges des deux partis savaient qu'un déplacement de deux pour cent seulement du vote, dans un sens ou dans l'autre, signifierait la victoire ou la défaite. C'est pourquoi ils ont manoeuvré avec une extrême circonspection. La moindre exagération, un coup de barre trop brusque à droite ou à gauche, comportait un risque extrême. (...) Rarement la classe moyenne aura joué en politique un rôle aussi déterminant. Il lui a suffi de marquer une légère préférence pour la politique conservatrice pour reporter M. Eden au pouvoir avec une solide majorité. La campagne électorale s'en est donc ressentie. Entre travaillistes et conservateurs, il existe en Grande-Bretagne, comme ailleurs, des divergences de principes. Les premiers croient au socialisme, à la prise à charge par la direction de l'État de la direction de la vie économique et de la responsabilité de la sécurité sociale. Les seconds font confiance à l'initiative privée, réservant à l'État le rôle d'arbitre. Pourtant, il n'y a guère paru durant la campagne électorale. Les travaillistes n'ont préconisé aucun projet important de socialisation, pas plus que les conservateurs n'ont proposé le retour à une économie purement libérale. À les entendre, on aurait cru que de simples nuances les séparaient. »
Le Devoir (Québec, Canada), 28 mai 1955, p. 4.
S.A., «The Next Five Years»
«...One thing common to all parties in opposition, be they large or small, is that they have time. They are concerned with a not immediate future. For the Government party there is no such respite; its test starts here and now. Sir Anthony Eden has justified his decision to get the general election out of the way. But the ground has been cleared only so that the real problems can be single-mindedly faced. His first task must be to refashion his Administration. He should do so with forthrightness and courage. There is more than symbolic significance in the fact that he has been given a mandate at the beginning of the eleventh year after the end of the war. In many ways the past decade, despite its new problems and achievements, has been an aftermath. Britain, Europe, and the world, after two generations of travail, all tremble on the brink of immeasurable possibilities. If things go right it may yet be that the true second half of this so far grievous century will be found to have started in 1955.»
The Times (Royaume-Uni), 28 mai 1955, p. 7.
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Gouvernance et gouvernement [ 26 mai 1955 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
 Royaume-Uni | Élevé | Elizabeth II | Anthony Eden |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).
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Évolution des composantes du système politique
Profil | Gouvernants | Démocratie | Partis politiques |
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