27 juin 1949
Élection au Canada du Parti libéral de Louis Saint-Laurent Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde
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 Louis Saint-Laurent |
Les libéraux de Louis Saint-Laurent remportent les élections législatives avec 49,5 % des voix. Ils font élire 193 députés à la Chambre des communes contre 41 pour leurs plus proches rivaux, les progressistes-conservateurs de George Drew.
La prospérité d'après-guerre profite aux Canadiens qui voient leur territoire s'agrandir en 1949 avec l'entrée de Terre-Neuve au sein de la Confédération. Il s'agit d'une quatrième victoire électorale consécutive pour le Parti libéral du Canada et d'une première pour leur nouveau chef, Louis Saint-Laurent. Celui-ci a siégé au sein du cabinet du premier ministre William L. Mackenzie King avant de lui succéder quelques mois avant la tenue des élections générales. Avec leurs 193 députés, les libéraux obtiennent la majorité la plus confortable depuis la création de la Confédération canadienne, en 1867. Ils devancent facilement les principaux partis d'opposition, le Parti progressiste-conservateur, le Co-operative Commonwealth Federation (CCF) et le Crédit social qui font élire respectivement 41, 13 et 10 députés à la Chambre des communes.
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Pour en savoir plus: Discours électoral du premier ministre du Canada |
Résultats du scrutin |
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Gérard Filion, « Balayage intégral »
«...Un des facteurs déterminants de la victoire libérale paraît bien être la personnalité attachante de M. Saint-Laurent. Dans Québec, en tout cas, il a joué à plein. Un très grand nombre de gens ont voté libéral à cause de M. Saint-Laurent. (...) C'est donc dans une très large mesure une victoire personnelle pour le nouveau chef du parti libéral. Il peut, à juste titre, en être fier. Dans les provinces de langue anglaise, notamment en Ontario, l'impopularité de M. Drew (le chef progressiste-conservateur) paraît être plus grande qu'on le croyait. On savait que M. Drew n'était pas aimé en Ontario. La débâcle d'hier soir paraît le confirmer. Après la débâcle progressiste-conservatrice, la deuxième surprise du scrutin est le recul du parti C.C.F., notamment en Saskatchewan. Les observateurs s'entendaient pour concéder aux socialistes le maintien de leurs positions. Les résultats d'hier sont un rude coup au socialisme canadien. »
Le Devoir (Québec, Canada), 28 juin 1949, p. 4.
S.A., « Un triomphe vraiment national »
«...Les élections d'hier n'ont fait que confirmer la tendance observée au cours de la dernière campagne; elles ont démontré que, en notre pays, le choix s'établit entre les deux grands partis traditionnels. En vérité, les candidats qui briguaient la faveur populaire sous d'autres étiquettes ont été généralement éliminés, résultat où on a raison de croire que les Canadiens veulent une situation politique nette et bien définie, sans aventures dans l'inconnu. M. Saint-Laurent et son ministère, réélu en entier, a devant lui de grandes responsabilités qu'augmente davantage en quelque sorte le triomphe personnel qu'il vient de remporter. Il le sait. S'il est heureux de sa victoire c'est surtout parce qu'elle fortifie la position du gouvernement et qu'elle affermit l'unité nationale. C'est bien ainsi que l'on juge également chez nos amis à l'étranger, en exaltant le scrutin d'hier. »
La Presse (Québec, Canada), 28 juin 1949, p. 6.
S.A., « Au Canada le Parti libéral remporte une éclatante victoire »
«...Les observateurs de la vie politique canadienne s'accordent pour reconnaître que la victoire libérale, dont l'ampleur était inattendue, est due pour une large part à l'action personnelle de M. Saint-Laurent, qui a su rallier ses compatriotes français de la province de Québec. Sa politique en matière constitutionnelle à l'égard de la Grande-Bretagne explique son succès auprès des Canadiens français. À l'inverse du parti conservateur, partisan résolu des institutions britanniques, M. Saint-Laurent recommande un assouplissement des liens entre les deux pays. Si le Canada ne peut toujours pas amender sa propre Constitution sans l'assentiment du Parlement de Londres, il ne fait plus de doute, de l'avis des observateurs, que la victoire de M. Saint-Laurent aura pour conséquence de hâter la disparition de ce qu'il a qualifié lui même de « reliquat des temps coloniaux ». Sur le plan économique et social on observe que le Canada a voté à peu près dans le même sens que les États-Unis, le parti libéral pouvant se comparer à bien des égards avec le parti démocrate américain. Mais l'échec des socialistes indique que le pays a voté un peu à gauche du centre, en rejetant les extrêmes. »
Le Monde (France), 29 juin 1949, p. 2.
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Gouvernance et gouvernement [ 27 juin 1949 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
 Canada | Élevé | Harold Alexander (Alexander of Tunis) | Louis Saint-Laurent |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).
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Évolution des composantes du système politique
Profil | Gouvernants | Démocratie | Partis politiques |
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