Proclamation d'indépendance de la Namibie

Samuel Nujoma

Le 21 mars 1990, la proclamation d'indépendance de la Namibie met fin à un long et complexe processus de décolonisation. Ce pays d'Afrique australe, dont la population est très majoritairement noire, devient le dernier du continent à accéder à l'indépendance.

Depuis 1920, l'Afrique du Sud contrôlait le territoire namibien en vertu d'un mandat d'administration de la Société des Nations (SDN). Dans le contexte de décolonisation qui marque la période d'après-guerre, l'Organisation des Nations unies (ONU) révoque ce mandat en 1966 et reconnaît, en 1973, la South West Africa People's Organisation (SWAPO) comme seul représentant du peuple namibien. Cette organisation indépendantiste et socialiste, qui mène une lutte armée contre l'occupant sud-africain depuis 1966, bénéficie de l'appui de l'Angola et de Cuba. En 1978, le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte la résolution 435 qui prévoit le début du processus d'indépendance de la Namibie. Dans l'atmosphère conflictuelle qui prévaut pendant la décennie 1978-1988, cette résolution est d'abord peu respectée. Elle est finalement appliquée dans la foulée des accords conclus entre l'Afrique du Sud, l'Angola et Cuba en décembre 1988. Cette résolution débouchera sur la tenue d'élections en novembre 1989, gagnées par la SWAPO, puis sur l'adoption d'une Constitution, le 9 février 1990. Pour souligner cette proclamation, une cérémonie rassemblant près de 20 000 Namibiens et des délégations d'environ 70 pays est organisée dans un stade de Windhoek, la capitale du pays. Le président Samuel Nujoma déclare alors : «La dernière colonie d'Afrique est, à partir d'aujourd'hui, libérée. Le destin de notre pays est maintenant entre nos mains».