28 novembre 1975
Déclenchement de l'opération CondorTexte rédigé par l'équipe de Perspective monde
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 Augusto Pinochet |
L'opération Condor est une opération clandestine transnationale. Organisée par les régimes militaires d'Amérique du Sud, avec le support tacite des États-Unis, elle vise à l'élimination de personnes jugées «subversives». Des centaines d'entre elles, spécialement ciblées, seront torturées, assassinées ou portées disparues.
L'opération Condor s'inscrit dans le contexte de la Guerre froide et de la sale guerre menée par les régimes militaires d'Amérique latine avec l'appui des services secrets et du gouvernement américain. Elle fait partie d'une campagne de répression qui fait environ 50 000 tués et 35 000 disparus entre 1975 et 1983. Ses dessous seront révélés en 1992, avec la découverte de ses archives secrètes au Paraguay. L'opération Condor voit le jour dans la foulée du coup d'État de 1973 au Chili. Dès mars 1974, des représentants des polices du Chili, de la Bolivie, de l'Argentine et de l'Uruguay se rencontrent afin de collaborer à la destruction des foyers subversifs. En septembre, la police secrète chilienne, avec l'aide de la police argentine, organise l'assassinat à Buenos Aires du général chilien en exil Carlos Prats, considéré comme une menace par le président Augusto Pinochet. À l'été 1975, 119 membres des partis de gauche chiliens sont éliminés. En novembre 1975, les services secrets de six régimes autoritaires (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay), ainsi que ceux du Pérou et du Venezuela, à un moindre degré, lancent l'opération Condor qui a trois volets : 1e coopération pour la surveillance de certaines personnes avec création d'une base de données communes et échange d'informations; 2e opération transfrontalière pour enlever, interroger et faire disparaître des adversaires; 3e création d'une équipe spéciale pour assassinats ciblés. Parmi les victimes de l'opération Condor, on retrouve Orlanto Letelier, un ancien ministre des Affaires étrangères du Chili, ainsi que l'ex-président bolivien Juan José Torres. Des prêtres, des étudiants et des enseignants jugés subversifs seront aussi tués avant que l'opération ne cesse avec la fin de la dictature argentine, en 1983. |
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Gouvernance et gouvernement [ 28 novembre 1975 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
 Chili | Faible | Augusto Pinochet | |
 Argentine | Intermédiaire | María Estela Martínez de Perón | |
 Brésil | Faible | Ernesto (Beckmann) Geisel | |
 Bolivie | Faible | Hugo Banzer Suárez | |
 Paraguay | Faible | Alfredo Stroessner Matiauda | |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).
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Évolution des composantes du système politique
Profil | Gouvernants | Démocratie | Partis politiques |
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