21 juillet 1946
Renversement du président bolivien Gualberto VillarroelTexte rédigé par l'équipe de Perspective monde
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 Gualberto Villarroel |
Le mécontentement à l'endroit du gouvernement du président Gualberto Villarroel incite des intellectuels et des travailleurs à manifester contre lui et à le renverser avec la complicité tacite des militaires. L'instabilité politique continuera toutefois de hanter la Bolivie pendant les années qui suivent.
Le général Enrique Penaranda prend le pouvoir en Bolivie en avril 1940 avec l'appui des forces conservatrices qui concluent un pacte, le Concordancia. Un mandat difficile, marqué notamment par des problèmes économiques et une sévère répression envers des mineurs à Catavi, en décembre 1942, avive rapidement la grogne à son endroit. Mettant de l'avant un programme de gauche, dont des nationalisations et d'importantes réformes sociales, le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) organise l'opposition avec l'aide de militaires réformistes. Penaranda est renversé et remplacé par un autre militaire, le major Gualberto Villarroel. Ce dernier se retrouve à son tour dans une position difficile, entre la droite qui le conteste et un mouvement ouvrier aux revendications croissantes, malgré l'adoption de certaines réformes (reconnaissance des syndicats, pensions de retraite, etc.). La proclamation de l'état de siège, en mai 1946, et des mesures répressives contre des ouvriers suscitent le mécontentement à l'endroit du président. Il culmine le 21 juillet, alors que professeurs, étudiants, travailleurs et autres protestataires s'emparent d'armes et assiègent le palais du gouvernement, dans la capitale La Paz. La violence éclate. Des centaines de personnes sont tuées ou blessées, et le président Villarroel, qui n'a pas l'appui de l'armée, est tué puis suspendu à un lampadaire sur la place Murillo. Des promesses d'élections libres et de restauration des libertés civiles sont formulées. Deux présidents de transition dirigent le pays avant des législatives et une présidentielle, tenues le 5 janvier 1947. Elles sont remportées par le Parti de l'union républicaine socialiste et son candidat, Enrique Hertzog. L'instabilité politique continue cependant de hanter la Bolivie, la contestation entraînant la démission de ce dernier en octobre 1949. |
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Gouvernance et gouvernement [ 21 juillet 1946 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
 Bolivie | Faible | Néstor Guillén Olmos | |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).
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Évolution des composantes du système politique
Profil | Gouvernants | Démocratie | Partis politiques |
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