Pérez de Cuéllar, Javier | 2020-1920

- Né le 19 janvier 1920 à Lima, au Pérou
- Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (1er janvier 1982 – 31 décembre 1991)
- Ministre des Relations extérieures du Pérou (22 novembre 2000 – 28 juillet 2001)
- Premier ministre du Pérou (22 novembre 2000 – 28 juillet 2001)
- Décédé le 4 mars 2020 à Lima, au Pérou
Piotr Smolar, « La mort de Javier Perez de Cuellar, ancien secrétaire général de l’ONU », Le Monde (France), 6 mars 2020.
«...Il était d’un autre temps, d’un autre siècle, qui connut son lot d’horreurs incomparables et la mise en place d’organisations censées y remédier. Il a incarné à sa manière – plutôt effacée et pudique – les vertus de la diplomatie patiente et habile, du multilatéralisme érigeant le compromis en méthode de travail. [...] C’est une affaire d’époque, de circonstances, et sûrement aussi de tempérament : Javier Perez de Cuellar va parvenir à sortir sa fonction d’une forme d’anonymat et d’impuissance, par rapport à ses quatre prédécesseurs. L’un de ses premiers dossiers concerne la résolution du conflit entre le Royaume-Uni et l’Argentine au sujet de la souveraineté contestée sur les îles Falkland-Malvinas. Reconduit dans ses fonctions en 1987, sans avoir fait davantage campagne qu’en 1981, Javier Perez de Cuellar estimait alors que l’époque était « critique pour le multilatéralisme », un concept qui est « le corollaire de l’interdépendance croissante de tous les pays de la planète ». Le secrétaire général se faisait l’apôtre de son organisation et du dialogue, en prononçant ces phrases qui résonnent puissamment en 2020, alors que l’ONU ressemble à un corps paralysé : « Les graves menaces à l’ordre international, au comportement civilisé, qui caractérisent notre époque, illustrent la réalité de cette interdépendance, il serait donc naïf de tenter de leur faire face unilatéralement ou bilatéralement. »»
Laurance N’Kaoua, « Perez de Cuellar, l’ancien secrétaire de l’ONU, est mort », Les Échos (France), 5 mars 2020.
«...Passant d'une guerre froide à son comble à la chute du rideau de fer, Javier Perez de Cuellar fut, de 1982 à 1991, le cinquième patron de cette organisation. Il avait succédé à Kurt Waldheim, reprenant les rênes d'une institution en crise, dont il avait su restaurer la crédibilité. « Ce n'était pas un poste facile, car il fallait composer avec Washington et Moscou à une époque tumultueuse, raconte son amie, la politologue Leah Pisar, ancienne conseillère de Bill Clinton et présidente du projet Aladin. Mais il était « Le » diplomate par excellence - d'une grande finesse, d'une très grande discrétion, d'une belle élégance... Il émettait une grande autorité morale », poursuit-elle. [...] Effacé, discret, affable, fan de Ravel et Debussy, ce francophile érudit, qui avait épousé une parisienne en première noces et fut docteur honoris causa dans près de 40 universités du monde, était diplomate depuis 1945. »
Agence France-Presse, « Javier Perez de Cuellar est mort : 100 ans de pacifisme », La Croix (France), 5 mars 2020.
«...Pendant les dix années (1982-1991) qu'il a passées à la tête de l'ONU, M. Perez de Cuellar avait coutume de dire qu'il exerçait «la présidence du monde». Il y fit prévaloir ses sentiments pacifistes très marqués, notamment par ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), en organisant des pourparlers de paix pendant la guerre civile au Salvador (1979-1992), la libération des otages américains détenus au Liban ou encore l'accord de paix au Cambodge. Il estimait par ailleurs l'indépendance de la Namibie en 1990, l'une des dernières colonies du continent africain, comme sa plus grande réussite en tant que secrétaire général. «Son mandat en tant que secrétaire général a coïncidé avec deux époques distinctes dans les affaires internationales: d'abord, certaines des années les plus tendues de la guerre froide, puis, avec la fin de la confrontation idéologique, un moment où les Nations unies ont commencé à jouer plus pleinement le rôle envisagé par les fondateurs», a souligné Antonio Guterres dans son communiqué. »
Robert D. McFadden, « Javier Pérez de Cuéllar, U.N. Chief Behind Vital Peace Pacts, Dies at 100 », The New York Times (États-Unis), 6 mars 2020, p. B. 16.
«...Mr. Pérez de Cuéllar's achievements owed much to those who helped ease tensions: Mr. Bush, the Soviet leader Mikhail S. Gorbachev, the South African leaders F.W. de Klerk and Nelson Mandela, and many others. But at the helm of a world body of limited enforcement powers, Mr. Pérez de Cuéllar was praised as a skillful mediator whose persuasiveness and good timing achieved results unthinkable only a few years earlier. Diplomats who had once greeted his selection and prospects with skepticism came to salute him for restoring prestige to the office of secretary general, which had been tarnished with disclosures that his predecessor, Kurt Waldheim, had hidden his complicity in Nazi war crimes during World War II. The New York Times, in an editorial, said Mr. Pérez de Cuéllar's tenure had "coincided with the erosion of old ideologies and repressive empires," adding: "It opened the way for human rights breakthroughs in countries like Cuba and Iran, once immune from scrutiny. And it helped transform the General Assembly into something resembling a global parliament." »