Pie XII, (Eugenio Pacelli) | 1876-1958

- Né le 2 mars 1876 à Rome, en Italie
- Nommé cardinal secrétaire d'État en Allemagne (1929-1939)
- Pape de l'Église catholique romaine (élu le 2 mars 1939 / intronisé le 12 mars 1939-9 octobre 1958)
- Décédé le 9 octobre 1958 à Castel Gandolfo, en Italie
Jean D'Hospital, «L'Église ne s'arrête jamais», Le Monde (France), 10 octobre 1958, p. 4.
«...Pie XII a-t-il donné sa mesure ? Élevé au pontificat à une époque angoissée, ayant régné pendant la plus cruelle et la plus meurtrière des guerres, puis dans le désordre spirituel et matériel d'un après-guerre où tant d'hommes osaient à peine regarder vers l'avenir, il s'était assigné, semble-t-il, une tâche limitée. Elle s'exprime par un verbe au sens plein en français : maintenir. L'histoire, qui réclamera un certain temps pour se prononcer, dira s'il l'a heureusement accomplie. Placé au confluent de deux courants populaires impétueux, l'un nourri des passions grégaires, l'autre des nouvelles aspirations sociales, il a certainement louvoyé. Pouvait-il ne pas le faire ? Personne du moins ne pourra lui marchander le haut mérite d'avoir laissé intact à son successeur le dépôt sacré qu'il avait reçu : celui de l'intégrité et de l'autorité de l'Église catholique, apostolique et romaine.»
Sans auteur, «Le pape de la paix et de l'Europe», Le Monde (France), 10 octobre 1958, p. 1.
«...Le pontificat qui vient de s'achever aura coïncidé avec l'une des époques les plus dramatiques de l'histoire humaine. Bien souvent les événements - et parfois les hommes - avaient sollicité l'intervention du pape, dont le rôle politique, s'il ne peut être séparé de son rôle primordial de chef religieux, aura été considérable. (...) Face à la persécution, la position de Pie XII s'inscrivit dans la ligne de ses prédécesseurs: intransigeance sur les principes, allant dans certains cas jusqu'à un véritable raidissement doctrinal; grande liberté laissée aux chefs de l'Église, sur place pour juger des meilleurs moyens de sauver l'essentiel.»
Mario Cardinal, «Pie XII parlait au nom de toute la Chrétienté», Le Devoir (Québec, Canada), 11 octobre 1958, p. 13.
«...Une des doctrines fondamentales du christianisme sur laquelle Pie XII a concentré ses efforts soutient que la personne est une fin et l'État, comme la Société, un moyen. (...) Pie XII a entrepris la rechristianisation de la vie politique, estimant que le catholicisme et le monde, s'ils ont subi de grands déchirements au XIIe siècle et au XVIe siècle, n'ont pas connu de périls aussi pressants depuis. Des 41 encycliques qu'il a écrites depuis son avènement au pontificat, pas moins de 20 sont consacrées à la paix, dont deux sur les événements de Hongrie et trois pour le retour de la paix en Palestine.»
Sans auteur, «La mort de Pie XII, un deuil non seulement pour la catholicité, mais pour l'humanité entière», Le Soleil (Québec, Canada), 11 octobre 1958, p. 4.
«...Pie XII s'est fait le ferme défenseur des principes chrétiens et de la liberté humaine contre deux de leurs plus terribles ennemis : la guerre et le communisme (...) Ses encycliques restent célèbres comme des monuments de la civilisation chrétienne dressée contre les idéologies nouvelles, contre les doctrines subversives qui anéantissent la personne humaine et la ravalent au rang d'automate et d'esclave. À plusieurs reprises, Pie XII a condamné le nationalisme outrancier, le totalitarisme d'État, le communisme athée, en des termes tels que ses lumineux enseignements n'ont jamais prêté à ambiguïté. Sans nommer les peuples et leurs gouvernants en cause, le Souverain Pontife les a désignés clairement et marqués du mépris des honnêtes gens.»
Sans auteur, «Pius XII, 1876-1958», Time (édition canadienne), 20 octobre 1958, p. 40-45.
«...Its political success can be judged from the fact that, during Pius' reign, Christian Democratic parties and Catholic statesmen (...) rose to power in Western European countries where only a few years ago anticlericalism was a major prerequisite for political success. The change was caused partly by the very disaster's that struck the world during Pacelli's lifetime, for they branded into men of all faiths a new need for direction and values beyond materialist optimism. Partly it was caused by the death of the old European order, and to find new ways of reaching them. Above all, it was caused by Pius XII.s insistence that the papacy had a mission to assert Christian truths about all phases of human life. The Pope delivered thousands of addresses to delegation from every imaginable trade, profession or calling.»