15 mai 2025
7 juin 2008

Victoire de Barack Obama dans la course à l'investiture démocrate aux Etats-Unis

Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde


Barack Obama

En décidant de se retirer de la course à l'investiture démocrate, la sénatrice de l'État de New York, Hillary Clinton, confirme la victoire du sénateur de l'Illinois, Barack Obama. Celui-ci devient le premier Africain-américain à représenter un des deux grands partis américains lors d'une élection présidentielle.

Né en 1961 à Honolulu d'un père noir originaire du Kenya et d'une mère blanche américaine, Barack Obama a une jeunesse plutôt atypique. Après avoir vécu une partie de sa vie en Indonésie, il devient organisateur communautaire, puis étudie le droit à Harvard avant de le pratiquer et de l'enseigner. Sénateur démocrate à la législature de l'Illinois en 1996, il se fait remarquer lors d'un discours prononcé devant la convention démocrate de 2004, année au cours de laquelle il est élu au Sénat américain. Les talents oratoires et le charisme d'Obama le font vite connaître. Opposant à la guerre en Irak, il confirme en janvier 2007 son désir d'être le candidat de son parti en prévision de l'élection présidentielle de 2008. La lutte se polarise rapidement entre lui et une autre candidate de renom, l'ex-première dame des États-Unis et sénatrice de l'État de New York, Hillary Clinton. Dans un cas comme dans l'autre il s'agit d'une première, puisque jamais une personne de race noire ou une femme n'ont représenté un des deux grands partis américains dans la course à la présidence. Lors des élections primaires et des caucus, Obama et Clinton se livrent un duel intense qui passionne les Américains. C'est finalement le 7 juin 2008, quatre jours après les primaires du Montana et du Dakota du Sud, que Clinton concède la victoire à son adversaire. La candidature d'Obama devrait être confirmée lors de la convention démocrate qui se déroulera en août à Denver. Celui-ci devra d'ici là choisir son colistier pour la course à la présidence qui l'opposera au sénateur républicain de l'Arizona, John McCain.

Dans les médias...

Éditorial, « Barack Obama et les États-Unis à l'heure du monde »

«...Barack Obama est devenu un symbole mondial, il doit être aussi un accélérateur des changements planétaires indispensables s'il a vraiment compris, lui qui croit au rêve américain, que les États-Unis ne sont plus et ne peuvent plus être le centre du monde dès lors qu'ils n'incarnent pas la fin de l'histoire occidentale. « Pour prouver que l'idée démocratique reste la meilleure, continue S. Kauffmann, Barack Obama devra être le président « transformationnel » que sa campagne a promu. » Ne plus être le Centre, se débrouiller avec la crise économique des années 2007-2008-2009... ne signifie pas que les États-Unis sont devenus impuissants ! Politiquement Barack Obama est bel et bien attendu aux tournants à venir d'une Histoire désormais commune car interdépendante sur tous les plans. Autrement... »

Esprit (États-Unis), décembre 2008, p. 5.

Alain-Gérard Slama, « Obama et la stratégie du coucou »

«...Le duel Obama-McCain qui s'ouvre aux États-Unis pour la conquête de la Maison-Blanche est celui dont Hillary Clinton aurait aimé être l'héroïne : la société civile contre l'État, le primat du redressement intérieur contre l'obsession de la sécurité extérieure, la justice sociale contre la relance, l'environnement « propre » contre la reconversion dans l'énergie nucléaire. Entre les programmes des deux candidats, l'écart est frappant. C'est presque celui qui sépare les deux rives de l'Atlantique : d'un côté, la vieille Europe a l'impression de rajeunir en retrouvant avec étonnement ses préoccupations d'égalité sociale, de volontarisme économique et d'équilibre mondial dans les thèmes développés par le jeune sénateur de l'Illinois, né à Honolulu en 1961 d'un ancien gardien de chèvres kenyan et d'une petite-bourgeoise du Kansas. De l'autre, l'Amérique de toujours, soutenue par la confiance dans l'avenir et la foi dans sa puissance, se reconnaît dans le vieux sénateur de l'Arizona, fils d'un amiral et vétéran héroïque de la guerre du Vietnam, né en 1936. »

Le Figaro (France), 9 juin 2008, p. 19.

Serge Truffaut, « Comédie d'erreurs »

«...Pour la première fois depuis la victoire de Jimmy Carter aux primaires de 1976, un candidat tenu pour négligeable, Barack Obama évidemment, a fait mordre la poussière au candidat de l'establishment, soit Hillary Clinton. (...) Cette déconfiture, car c'est de cela qu'il s'agit, découle essentiellement de l'excès de confiance qui distinguait le clan Clinton de ses concurrents. Il est vrai qu'outre la notoriété de son mari Bill et le soutien de l'état-major, Hillary était mieux introduite auprès des cercles d'influence économique et politique qu'Obama. Toujours est-il que, sûre de son fait, elle considéra les primaires comme une formalité et articula une stratégie en conséquence. Laquelle ? Plutôt que de concentrer son tir sur le contingent des délégués, elle s'est attaquée aux États. Elle a joué ses cartes en fonction de la finale. Cette erreur, SON erreur, devait s'avérer désastreuse. Car pendant que Clinton se posait en candidate à la présidence, Obama, lui, concevait un plan dont le but consistait à récolter les délégués dans tous les coins du pays. Ce faisant, il a travaillé des terrains négligés par son opposante, soit les petits États qui d'ailleurs ont fait la différence. »

Le Devoir (Québec, Canada), 5 juin 2008, p. A6.

Éditorial

«...Millions of voters, young and old, flocked to Senator Obama because he appealed to their aspirations for a brighter future and a better life. He gave them a reason to be hopeful because of the ideals and vision of the country that he shared. And his views resonated from Iowa City to Raleigh, N.C., and Portland, Ore., to Baltimore. And voters embraced Senator Obama not as the black candidate, but rather as someone eager to move beyond the tired old arguments about race. (...) Mr. Obama's success should signal to every African-American that there is no ceiling for their hopes and dreams of achievement in this country. That's a plus for everyone because all will benefit from the energy and ambition it will unleash. Now Mr. Obama must convince others in his party and the rest of the country that his promise of constructive change has substance beyond its rhetorical flourish. He has to convince older, less-educated Americans that a man with his cool patrician style can relate to their needs. »

The (Baltimore) Sun (États-Unis), 5 juin 2008.

Gouvernance et gouvernement [ 7 juin 2008 ]

Pays Niveau de démocratie Chef de l'État Chef du gouvernement
flagÉtats-UnisÉlevéGeorge W. Bush

Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).

Évolution des composantes du système politique

Profil Gouvernants Démocratie Partis politiques
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Chronologie 2003 - 2016

















































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