17 avril 2025
19 juillet 1996

Ouverture des Jeux olympiques d’été d’Atlanta

Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde


Les Jeux olympiques d’été d’Atlanta de 1996 marquent un retour aux États-Unis douze ans seulement après la présentation de ceux de Los Angeles. Cette quinzaine est marquée par plusieurs exploits sportifs, mais aussi par une tragédie, l’explosion d’une bombe dans le parc du Centenaire qui fait deux morts et une centaine de blessés.

Plusieurs croyaient que les Jeux de 1996, marquant le centenaire de la restauration par le baron Pierre de Coubertin, se dérouleraient à Athènes, comme ce fut le cas en 1896. Atlanta, aux États-Unis, devance toutefois la capitale grecque en 1990 au terme d’un scrutin serré nécessitant 5 tours. La présence dans cette ville du siège social de Coca-Cola, un partenaire de longue date du mouvement olympique, aurait selon de nombreux observateurs été un facteur important dans ce vote. D’autant plus que c’est la quatrième fois que les États-Unis accueillent les Jeux, la dernière à Los Angeles en 1984. En tout, 10 318 athlètes de 197 pays sont au rendez-vous. Contrairement à 1992, la Fédération de Russie forme une équipe à part, les autres ex-républiques soviétiques ayant leur propre délégation. On estime à 3,5 milliards le nombre de téléspectateurs assistant aux cérémonies d’ouverture. Une image forte est celle de l’ex-champion boxeur Mohamed Ali, maintenant atteint du syndrome de Parkinson, allumant la vasque. La quinzaine est ponctuée d’exploits sportifs, dont le doublé des coureurs à pied Michael Johnson et Marie-José Pérec, les succès des nageurs Amy Van Dyken et Alexander Popov et ceux de l’haltérophile Naim Suleymanoglu. Des problèmes d’informatique et dans les transports font aussi les manchettes, avant que l’explosion d’une bombe le 27 juillet, dans le parc du Centenaire, ne fasse la une. Deux personnes sont tuées et une centaine d’autres blessées. Une des victimes serait un caméraman grec décédé d’une crise cardiaque. Il s’agirait d’un acte terroriste dont l’auteur ne sera arrêté qu’en 2003. Les Jeux se poursuivent toutefois sans encombre. Les questions politiques sont presque inexistantes et les cas de dopage identifiés rares. Les revenus générés par la couverture médiatique de cet événement continuent leur ascension, atteignant 900 millions de dollars.

Dans les médias...

Henri Haget, « Sous les dossards, le glamour »

«...Finie la plaisanterie! Les femmes ne participent plus aux Jeux olympiques pour faire joli dans le paysage du sport macho. À Atlanta, un champion sur trois est une championne. Le coup d’envoi de cette révolution a été donné, en mondovision, par Teresa Edwards, la capitaine de l’équipe américaine de basket féminin. C’est elle qui s’est imposée, sous le nez de ses grands frères de la Dream Team, pour prononcer le serment olympique lors de la cérémonie d’ouverture. « Teresa qui? », a cru bon de grogner Charles Barkley, la terreur des Phoenix Suns. Mais c’était pour rire. Avec près de 4 000 participantes, les Jeux d’Atlanta s’affichent, de loin, comme les plus féminins de l’Histoire. Si, à contre-courant du cours inéluctable des choses, une trentaine de pays – musulmans, pour la plupart – n’ont envoyé que des délégations masculines, de nombreuses nations – et pas des moindres – ne jurent plus que par leurs championnes. »

L’Express (France), 25 juillet 1996, p. 44-45.

William Drozdiak, « Juan Antonio Samaranch : Le Tsar olympique »

«...D’un organisme attaqué de tous côtés et au bord de la faillite, ce Catalan (Juan Antonio Samaranch), ancien diplomate espagnol, aujourd’hui âgé de 76 ans, a fait une institution internationale prestigieuse et prospère. Lui-même, où qu’il aille, est reçu par les chefs d’État quasiment comme un pair. Finis, les boycottages qui politisèrent les Jeux et privèrent les spectateurs du spectacle des meilleurs athlètes du monde. Finie, la rivalité idéologique entre l’Est et l’Ouest, le temps où le nombre des médailles d’or donnait le score du match communisme/capitalisme. Mais la plus grande fierté de Samaranch est d’avoir transformé les jeux Olympiques, gouffre financier pour les villes qui les organisaient, en une manne que chacun désormais se dispute. La prospérité est assurée jusqu’au prochain millénaire. [...] « Nous nous adaptons aux réalités du monde moderne, déclare Samaranch. Pour organiser les Jeux, il faut de l’argent. S’il ne vient pas des pouvoirs publics, il doit venir du secteur privé. Heureusement, le sport et la télévision ont fait un mariage d’amour. » D’argent aussi. »

Washington Post (États-Unis) dans Jeune Afrique (France), 17 au 23 juillet 1996, p. 52-53.

Jacques Julliard, « La seconde mort du baron de Coubertin »

«...Les historiens du futur verront probablement dans l’olympisme dégénéré de notre temps un des symptômes les plus éclatants de l’hébétude contemporaine, du primat de plus en plus fort de la consommation sur l’esprit d’invention et d’aventure : à Atlanta, le héros est devenu phénomène, l’artiste est devenu acrobate, le surhomme n’est plus qu’un mutant, et la catégorie du merveilleux s’efface au profit du monstrueux, comme si la chaîne humaine avait été rompue quelque part. Comment, dans ces conditions, expliquer que le phénomène d’identification continue de fonctionner si bien à l’occasion des jeux Olympiques, suscitant notre passion et notre plaisir? Parce que l’olympocratie continue de recourir habilement au vieux ressort du nationalisme, un des seuls de nos jours à n’avoir pas été détendu. [...] On peut refuser ou accepter la formule de Marx qui fait de la religion l’opium du peuple; mais on ne peut douter que la religion moderne qui traduit le mieux cette formule soit justement l’olympisme. »

Le Nouvel Observateur (France), 25 au 31 juillet 1996, p. 41.

Frank Deford, « Coming of Age in America »

«...The Games may have grown huge, but largest of all in their own bloated image. Surely, that Olympian posturing invites trouble from the fanatics and the friendless who would prefer to prick our happiest balloons with bombs. So, now that our fears have been answered, the question becomes : what city in its right mind would want the Olympics? If Atlanta can hardly be taken to account for terrorist murder, it will always be linked somehow; besides, even before the Olympic Bomb went off, Atlanta was held up in some derision before the world. What city needs to risk that just for a fortnight in the summer sun? People will surely say now : this tragedy only reminds us how unimportant sports really are. On the contrary. Sports are the lingua franca of the world, so very important in bringing us together. And that only means all the more to those who are bent on blowing us apart. »

Newsweek (États-Unis), 5 août 1996, p. 38.

Gouvernance et gouvernement [ 19 juillet 1996 ]

Pays Niveau de démocratie Chef de l'État Chef du gouvernement
flagÉtats-UnisÉlevéBill Clinton

Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).

Évolution des composantes du système politique

Profil Gouvernants Démocratie Partis politiques
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