14 mai 2025
3 novembre 1992

Élection de Bill Clinton à la présidence des États-Unis

Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde


Bill Clinton
Library of Congress

Le démocrate William Jefferson « Bill » Clinton devient le 42e président des États-Unis en défaisant le président sortant, le républicain George Bush. Clinton, qui obtient 44 909 889 votes (43,0 %) contre 39 104 545 (37,4 %) pour Bush, devance ce dernier au chapitre des grands électeurs, 370 contre 168.


Pour en savoir plus: Discours inaugural du nouveau président des États-Unis
Résultats du scrutin

Après avoir été gouverneur de l'Arkansas de 1979 à 1981 et de 1983 à 1992, Clinton met fin à 12 ans de règne républicain à la Maison-Blanche. Né en 1946, il est le premier président qui a vu le jour après la Deuxième Guerre mondiale. La défaite du président George Bush marque un revirement spectaculaire. Lors de la guerre du Golfe, à l'hiver 1991, celui-ci atteignait des sommets de popularité qui laissaient présager une réélection facile. La détérioration de l'économie joue cependant contre les républicains qui sont également incapables de réduire la majorité des démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants. Une autre figure importante de cette élection est le milliardaire texan H. (Henry) Ross Perot, un homme d'affaires controversé qui obtient 19 742 267 votes (18,9 %). Il s'agit du plus haut total recueilli par un troisième candidat à la présidence depuis Theodore Roosevelt, en 1912. Le nouveau vice-président est un sénateur du Tennessee, Albert « Al » Gore jr..

Dans les médias...

Alain Frachon, Jean-Pierre Langellier, «L'Amérique d'abord»

«...Les électeurs ont choisi, en M. Bill Clinton, l'homme qui leur a promis de s'occuper prioritairement de l'Amérique et ils ont désavoué, en la personne du président sortant (Bush), un des derniers soldats de la guerre froide. Comme si des temps nouveaux réclamaient des hommes nouveaux. Une raison principale, sinon unique, à cette alternance à la présidence : l'économie. Le changement d'occupant à la Maison Blanche reflète l'inquiétude croissante d'une majorité d'Américains - particulièrement dans la classe moyenne - devant des perspectives économiques incertaines, l'insécurité de l'emploi, le tassement du pouvoir d'achat, une compétition commerciale accrue, etc. Les Américains avaient l'occasion d'en faire porter la responsabilité à un président sortant, ils l'ont saisie.»

Le Monde (France), 5 novembre 1992, p. 1.

Jean Lesieur, «Le moment Clinton»

«...Au dernier chapitre d'un livre sur la crise de la société civile et politique («Qui préviendra le peuple ?»), sorti en 1992, William Greider, écrivain et journaliste, conclut à l'émergence d'un «moment américain», l'un de ces instants de l'Histoire -décisifs, mais relativement traditionnels outre-Atlantique - où le pays se voit contraint de réinventer son «rêve». Ces moments coïncident souvent avec des après-guerres : civile, mondiale ou froide. Quand pareil événement se double, par surcroît, d'une crise de foi économique de la dimension de la gueule de bois post-reaganienne, l'introspection prend de gigantesques dimensions. D'où la vague qui a bouté Bush hors de Washington et propulsé Clinton à sa place. D'où, aussi, l'atmosphère séraphique qui plane autour de ce dernier. Au début de la campagne, pourtant, il n'était qu'un candidat sans grand relief parmi d'autres aspirants de qualité moyenne. Or, aujourd'hui, la presse parle de lui comme d'un personnage extraordinaire, capable, comme l'écrivait «Time» au début du mois, de «restaurer la légitimité du système politique américain» Rien que ça !»

L'Express (France), 22 janvier 1993, p. 11.

Raymond Giroux, «Clinton, ou la relève de la garde»

«...Fort d'une popularité sans pareille au lendemain de la guerre du golfe, le président (Bush) n'a jamais su prouver à ses concitoyens qu'il se préoccupait vraiment de leur sort. Son absence de compassion humaine, son conservatisme social viscéral, son indifférence à des causes aussi justes que l'égalité des sexes et des races, l'ont condamné à l'échec. Son héritage politique, malheureusement, durera plus longtemps que sa brève présidence. M. Bush - dans la foulée de son prédécesseur, Ronald Reagan - a en effet noyauté la Cour suprême, le coeur du pouvoir politique réel, de juges tous plus réactionnaires les uns que les autres et rébarbatifs à la pensée moderne. Inamovibles, ces penseurs de la société séviront pendant des années encore. Mais peut-être est-ce là au fond le secret de la pérennité des institutions américaines que ce rééquilibrage national de forces sociales que provoque l'élection de Bill Clinton.»

Le Soleil (Québec, Canada), 4 novembre 1992, p. A14.

Éditorial

«...As for the substance of his (Clinton) message, here, too, many voters found little to worry them. Clearly, Mr. Clinton was going to do something, to the extent that inaction itself was a problem, he offered a solution. And he was careful to distinguish himself from past nominees of his party. He was no old-style Democrat. He seemed to accept the notion that «tax-and-spend» and «liberal» were fair labels to apply to other Democrats, but he insisted that they did not apply to him (...) In all of this, Mr. Clinton may think he allowed himself wiggle room. But voters heard his description of a moderate - almost conservative - Democrat. And that is what they are expecting. If Mr. Clinton is actually something else, he is in for serious trouble with the public. And if he is as moderate as he says, he is in for serious trouble with the more liberal democrats who rule Capitol Hill. Politics will be fascinating during the Clinton administration.»

The Washington Times (États-Unis), 5 novembre 1992.

Gouvernance et gouvernement [ 3 novembre 1992 ]

Pays Niveau de démocratie Chef de l'État Chef du gouvernement
flagÉtats-UnisÉlevéGeorge H.W. Bush

Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).

Évolution des composantes du système politique

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