16 mars 2025
25 janvier 2001

Ouverture du premier Forum social mondial à Porto Alegre

Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde


Porto Alegre

Parallèlement à la tenue du Forum économique de Davos, en Suisse, des milliers de délégués sont réunis à Porto Alegre, dans le sud du Brésil, afin de participer à un premier Forum social mondial dont le but est de « construire un espace alternatif à la pensée unique et à l'hégémonie conservatrice néolibérale ».


Pour en savoir plus: Un autre monde est possible - Manifeste de Porto Alegre

Des représentants de 900 organismes non gouvernementaux et des centaines de parlementaires prennent part à ce forum «anti-Davos» dans lequel mouvements écologistes et féministes, syndicats et partis de gauche jouent un rôle prépondérant. Quatre axes sont au coeur des discussions : «La production de richesses», «L'affirmation de la société civile», «L'accès aux richesses» et «Pouvoir politique et éthique dans la nouvelle société». Des questions comme l'élimination de la dette des pays en voie de développement et la lutte contre les stratégies des organismes financiers internationaux, comme le Fonds monétaire international, sont débattues lors de ce forum dont le thème est «Un autre monde est possible». On avance aussi la possibilité de créer un fonds mondial de réparation qui serait financé par une taxe de 0,05% sur les transactions financières. En évidence lors de conférences antérieures, comme celle de l'Organisation mondiale du commerce à Seattle, en 1979, la contestation altermondialiste se manifestera à nouveau en avril 2001, lors du sommet des Amériques qui aura lieu à Québec. Le Forum social mondial deviendra pour sa part un événement annuel. Voir : Un autre monde est possible, Manifeste de Porto Alegre

Dans les médias...

Okba Lamrani, « Porto Alegre vole la vedette à Davos »

«...la volonté de récupération du Forum était et reste bien réelle. Les petites combinaisons n'ont cependant pas pesé excessivement sur le FSM. Les quelque cinq cents ateliers et séances plénières sont passés outre les manoeuvres. Le second enjeu était dès lors manifeste. Si la convergence des condamnations du néolibéralisme n'a pas de frontières ni géographiques, ni politiques comme le montrait le Forum, il s'est avéré en revanche plus difficile de s'entendre sur des solutions alternatives crédibles. Les organisateurs du forum ont anticipé la difficulté. Les responsables ont tous indiqué qu'il était hors de question que Porto Alegre accouche d'un texte alternatif consensuel final étant donné la diversité des participants. Les syndicalistes, les élus, les jeunes et d'autres groupes se sont certes entendus sur des appels communs dans leurs secteurs d'activités respectifs. Mais en aucun cas le FSM n'a prétendu se substituer aux différentes sensibilités présentes pour leur imposer une vision unique. »

L'Humanité (France), 3 février 2001, p. 4.

Edgar Morin cité par Vittorio de Filippis, dans « Porto Alegre, « l'internationale citoyenne en gestation »»

«...Le face-à-face a commencé fin 1999 à Seattle d'une façon assez improvisée. Quelque chose de nouveau s'est produit. Les opposants à la mondialisation néolibérale se sont rendu compte qu'à problème mondial, la réponse ne pouvait être que mondiale. A Porto Alegre, il y a eu effort pour passer des refus à des propositions de portée planétaire. La possibilité d'une alternative avait disparu avec l'effondrement de l'URSS qui fut aussi l'effondrement d'un modèle dit socialiste. Le modèle social-démocrate, de son côté, était arrivé depuis longtemps à épuisement. Les opposants au néolibéralisme économique ne pouvaient que critiquer sans pouvoir proposer rien d'autre que la « refermeture » souverainiste. Cette idée régressive, voire réactionnaire, était d'autant plus bizarre qu'elle était défendue par certains héritiers de l'internationalisme. Comme on le sait, il ne suffit pas de critiquer de façon pertinente le cours mondialisateur actuel, il faut proposer. En fait, Porto Alegre annonce la recherche d'une voie. Sa vertu est de ne pas prétendre connaître la solution, mais de vouloir l'élaborer. »

Libération (France), 5 février 2001, p. 26-27.

Favilla, « Espace public mondial »

«...On taxait d'utopistes les visionnaires qui évoquaient l'instauration d'une gouvernance planétaire s'appuyant sur une démocratie mondiale. Il était facile d'opposer à ce rêve la permanence des réflexes souverainistes des grandes comme des petites nations. L'inventaire des échecs rencontrés par les conférences intergouvernementales ou les instances internationales suffisait à convaincre de l'irréalisme de cette traduction politique de la mondialisation. La tenue simultanée, pour la première fois, du Forum de Davos et de celui de Porto Alegre oblige pourtant à porter un autre regard sur la mondialisation politique. Le pronostic pessimiste fondé sur l'étroitesse de vue des gouvernements est remis en question dès que l'on se demande : pourquoi se focaliser sur les gouvernements s'ils ne seront plus, demain, les seuls à déterminer la politique ? Or de nouveaux acteurs ont émergé sur la scène internationale et l'on assiste à la naissance d'une société civile mondiale refusant d'être représentée par les seuls professionnels de la politique. Selon la formule de Jürgen Habermas, on voit se constituer « un espace public mondial » dont Davos et Porto Alegre suggèrent quelques-unes des composantes. »

Les Échos (France), 1er février 2001, p. 69.

Gouvernance et gouvernement [ 25 janvier 2001 ]

Pays Niveau de démocratie Chef de l'État Chef du gouvernement
flagBrésilIntermédiaireFernando Henrique Silva Cardoso

Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).

Évolution des composantes du système politique

Profil Gouvernants Démocratie Partis politiques
flagflagflagflag

Obtenez des informations supplémentaires sur le profil général des pays, les gouvernants, le niveau de démocratie et les différents partis politiques ayant oeuvré sur la scène nationale depuis 1945.

' frameborder='0' allow='fullscreen' style='width: 100%; min-height: 240px;'>

Chronologie 1996 - 2006












Dans l'actualité