Accession au pouvoir de Nicolae Ceausescu en Roumanie

Nicolae Ceausescu

En 1967, le premier secrétaire du Parti ouvrier roumain, Nicolae Ceausescu, consolide son pouvoir en devenant président du Conseil d'État de Roumanie. Il poursuit dans la voie tracée par son prédécesseur : une certaine autonomie sur la scène internationale et un autoritarisme rigide en politique intérieure. Ceausescu restera en poste 22 ans.

Après la mort de Gheorghe Gheorghiu-Dej, en mars 1965, les leaders communistes roumains décident de diviser le pouvoir. Ils élisent Chivu Stoica comme nouveau chef d'État et Nicolae Ceausescu comme leader du Parti ouvrier. Un important congrès a lieu en juin 1965. Le Parti ouvrier roumain est alors renommé Parti communiste et la République populaire devient la République socialiste. Ce congrès se déroule dans un climat de tension entre les deux géants du monde communiste, soit la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La Roumanie s'efforce d'être neutre dans ce conflit. Une fois au pouvoir, Ceausescu assied son autorité. La liste de ses fonctions, dont celle de chef de l'État, ne cesse de s'allonger. Il instaure une politique autoritaire, teintée de népotisme, afin de se protéger de ses rivaux potentiels. Sur le plan économique, la neutralité de la Roumanie lui fait profiter de plusieurs opportunités de commerce dans le monde. Sa croissance économique intéresse l'Occident. Dans ses relations internationales, la Roumanie exprime son autonomie en refusant de condamner Israël dans le conflit des Six jours au Moyen-Orient. Elle irrite également ses partenaires du Pacte de Varsovie en condamnant l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968. L'emprise de Nicolae Ceausescu sur la Roumanie prendra fin en 1989 avec l'effondrement du bloc communiste. Celui qui s'est fait surnommer le «génie des Carpates» est alors exécuté avec sa femme Elena.