Renversement du gouvernement de Maung Maung en Birmanie (Myanmar)

Alors que les négociations entre le régime de Maung Maung et l'opposition sont sur le point d'aboutir, le général Saw Maung, chef d'état-major des forces armées et ministre de la Défense de Birmanie, orchestre un coup d'État et s'empare du pouvoir.

Au printemps 1988, la corruption, les pénuries et la mauvaise gestion du gouvernement poussent les étudiants birmans a organiser des manifestations qui sont sévèrement réprimées par l'armée. Le 23 juillet, le Parti socialiste birman (PSB), au pouvoir, convoque un congrès extraordinaire au terme duquel il reconnaît la faillite économique du pays mais refuse de permettre le multipartisme. Cette décision déclenche une grève générale et force le président Sein Lwin à démissionner. Un civil, Maung Maung, est nommé chef de l'État. Le 10 septembre, face à la pression croissante d'une opposition qui s'organise autour de figures charismatiques comme Aung San Suu Kyi, Maung Maung promet de tenir des élections libres dans les trois mois. Mais l'opposition réclame la formation d'un gouvernement de coalition avant la tenue d'élections. En septembre, alors que les négociations sont sur le point d'aboutir, l'armée intervient. Le général Saw Maung orchestre un coup d'État et renverse Maung Maung. La Constitution est abrogée, alors que le Conseil d'État, le Conseil des ministres et l'Assemblée populaire sont abolis. Le 20 septembre, Saw Maung crée le State Law and Order Restauration Committee et présente un nouveau cabinet dirigé par une junte militaire. Les manifestations qui suivent sont violemment réprimées : on compte plus de 6000 prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi qui est mis en résidence forcée à son domicile.