Politique intérieure
Conformément à une entente conclue dix ans auparavant, la tutelle italienne sur la Somalie prend fin en 1960. L'indépendance du nouveau pays, qui réunit les ex-Somalie italienne et britannique, est proclamée la même année. En 1969, un coup d'État orchestré par des militaires porte au pouvoir le général Siad Barre. Il instaure un régime autoritaire, avec parti unique, et entreprend un virage vers un modèle de développement socialiste - nationalisations, réformes sociales, etc. Son renversement, en 1991, est suivi par une lutte de pouvoir qui dégénère en guerre civile. En plus de l'anarchie qui règne sur le plan politique, notamment la proclamation de la république du Somaliland dans la partie septentrionale du pays (2011), la Somalie, un des pays les plus pauvres du monde, est dévastée par des famines qui font des centaines de milliers de morts. Malgré l'aide étrangère et des interventions militaires visant à restaurer l'ordre, dont celle de l’Union africaine, la situation somalienne demeure très instable au début du XXIe siècle. C'est particulièrement le cas dans le sud où les forces islamistes s'imposent. Des centaines de milliers d'habitants meurent où s'exilent. En dépit de problèmes persistants, notamment une profonde corruption, des négociations entre les parties impliquées, la formation d'un gouvernement central et l'adoption d'une nouvelle Constitution, en 2012, suscitent certains espoirs. Une transition est même amorcée en matière de sécurité à la fin des années 2010, prévoyant une plus grande implication de la part des forces somaliennes.
Politique extérieure
Le projet de regroupement des Somali à l'intérieur d'un même pays est à l'origine de tensions avec les voisins de la Somalie (Kenya, Éthiopie, Djibouti) où vivent des Somali. Le virage à gauche, effectué après l'arrivée au pouvoir du général Siad Barre, en 1969, favorise un rapprochement avec des pays communistes comme la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). L'intervention somalienne en Ogaden, un territoire éthiopien revendiqué par la Somalie, entraîne une volte-face de l'URSS qui appuie l'Éthiopie. Ce conflit se termine en 1988 avec la conclusion d'un accord de paix. Au cours des années 1990, la guerre civile qui déchire la Somalie place celle-ci au coeur de l'actualité internationale. Des troupes des États-Unis et de l'Organisation des Nations unies (ONU) sont déployées afin d'acheminer l'aide alimentaire aux populations en détresse. Mais elles rencontrent la résistance des clans qui exercent leur influence sur une partie importante du pays. Le conflit qui divise la Somalie au début du XXIe siècle amène l'implication de plusieurs pays voisins, dont l'Éthiopie et le Djibouti, afin de favoriser une stabilisation. Une mission de l’Union africaine (Amisom) est également déployée à partir de 2007, afin de contribuer à la stabilisation du pays. Même si une transition est amorcée, elle est toujours présente au début des années 2020.
Des conflits et des morts
1963-1964
[Somalie Égypte ] Violence entre les deux États > 1 000 morts liés directement au conflit (selon les estimations).
1964-1964
[Éthiopie Somalie ] Conflit dans la région de l'Ogaden > 2 000 morts liés directement au conflit (selon les estimations).
1978-1978
[Somalie ] Conflits au sein de l'armée. > 500 morts liés directement au conflit (selon les estimations).
1988-2005
[Somalie ] Guerre civile > 100 000 morts liés directement au conflit (selon les estimations).
Pour en savoir plus sur la méthodologie, consulter la section «Conflits».