11 mai 2025

Politique intérieure

La richesse de son sous-sol permet à l'Afrique du Sud de connaître une croissance économique importante. Cette manne ne profite pas à la majorité noire, brimée par la politique de ségrégation (apartheid) que renforce le Parti national, au pouvoir de 1948 jusqu'au début des années 90. La répression qui frappe le Congrès national africain (CNA), un groupe d'opposition, et des émeutes, comme celle de Soweto, en 1976, sensibilisent la communauté internationale à cette situation. Des zones autonomes à majorité noire, les bantoustans, sont créées. Le véritable déblocage survient au début des années 90, alors que le président Frederik de Klerk adopte des réformes majeures. La politique de ségrégation est démantelée et des élections ouvertes à toute la population sont organisées en 1994. Elles se soldent par la victoire du CNA et la création d'un gouvernement d'union nationale. Ce virage historique est également marqué par l'accession à la présidence de Nelson Mandela, un homme de race noire emprisonné sous le régime précédent. Le CNA exerce le pouvoir de façon continue par la suite, sous la présidence de Thabo Mbeki, Jacob Zuma et Cyril Ramaphosa. Malgré sa position de leader économique sur le continent africain, l'Afrique du Sud demeure minée par de profondes inégalités et des problèmes inquiétants : pauvreté, immigration illégale, criminalité, corruption, etc.


Politique extérieure

Les richesses minières de l'Afrique du Sud en font un partenaire commercial important pour le monde occidental. Mais sa politique de ségrégation (apartheid) lui attire aussi la réprobation. Au cours des années 60, l'Organisation des Nations unies (ONU) adopte des sanctions économiques afin de protester contre cette situation. La question de la sécession de la Namibie est également une épine dans le pied de l'Afrique du Sud. Elle est à l'origine des conflits qui l'opposent à ses voisins, l'Angola et le Mozambique, avant que la Namibie accède à l'indépendance en 1990. Au cours des années 80, la condamnation de l'apartheid se généralise. Les pressions pour le changement s'accentuent. Les sanctions qui les accompagnent joueront un rôle dans l'évolution qui survient au cours des années 90 et qui mènera à l'abrogation des lois ségrégationnistes. Le prestige personnel du président noir Nelson Mandela en fera une figure importante dans le monde africain et sur la scène internationale. Les performances économiques de l'Afrique du Sud lui confèrent aussi une reconnaissance comme nation émergente sur la scène internationale, ce qu'atteste sa présence au sein du G20 ainsi que du Brics avec le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.


Des conflits et des morts

1976-1976
[Afrique du Sud ] Émeute à Soweto contre l'apartheid > 1 000 morts liés directement au conflit (selon les estimations).
1983-1996
[Afrique du Sud ] Guerre civile et guerre ethnique > 20 000 morts liés directement au conflit (selon les estimations).

Pour en savoir plus sur la méthodologie, consulter la section «Conflits».


Afrique du Sud

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Chronologie depuis 1945

Les événements sélectionnés se rapportent à la situation intérieure ou aux enjeux internationaux qui ont eu un impact direct sur la gouvernance du pays.

12 août 1946
Grève des mineurs dans la région de Witwatersrand, en Afrique du Sud

Le silence des entreprises face à ses revendications incite le syndicat des mineurs de la région du Witwatersrand, en Afrique du Sud, à déclencher un arrêt de travail. La répression des autorités entraînera un retour au travail dans les jours qui suivront.
1 janvier 1948
Entrée en vigueur de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce

Trois mois après sa signature par une vingtaine de pays, le 30 octobre 1947, l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (General Agreement on Tariffs and Trade, ou GATT) entre en vigueur. Il prévoit la réduction d'obstacles - tarifs douaniers, quotas, etc. - entravant la libre circulation des échanges économiques entre les États signataires.
26 mai 1948
Élection du Parti national réunifié de Daniel Malan en Afrique du Sud

Le Parti national réunifié (PNR) arrive en tête des élections sud-africaines du 26 mai 1948. Il gouvernera avec l’appui du Parti afrikaner (PAF), et donnera suite à ses engagements en adoptant une série de lois ségrégationnistes fondées sur le principe du développement séparé des races (apartheid).
26 mai 1948
[Résultats] Élections législatives
15 avril 1953
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Après avoir remporté les élections législatives de 1948, le Parti national réunifié (PNR) de Daniel Malan adopte des politiques de ségrégation à l’endroit de la majorité noire (apartheid). Avec la promesse d’aller encore plus loin, il parvient à augmenter sa représentation lors des élections de 1953, remportant 49,5 % des voix et 94 sièges sur 156.
15 avril 1953
[Résultats] Élections législatives
16 avril 1958
[Résultats] Élections législatives
1 décembre 1959
Signature d'un traité international protégeant l'Antarctique

Des représentants d'une douzaine de pays sont réunis à Washington, aux États-Unis, pour signer un traité visant à faire de l'Antarctique une zone libre de toute activité militaire.
21 mars 1960
Émeute à Sharpeville, en Afrique du Sud

Une manifestation se déroulant près du poste de police de Sharpeville, à 50 kilomètres au sud de Johannesbourg, en Afrique du Sud, dégénère en émeute. Les tirs des policiers font 69 morts et quelques centaines de blessés chez les protestataires, des Noirs contestant le port obligatoire d’une carte d’identité imposée par les autorités blanches.
8 octobre 1961
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Quelques mois après être devenue une république, l’Afrique du Sud tient des élections anticipées le 8 octobre 1961. Profitant de divisions au sein des partis d’opposition, le Parti national (PN) du premier ministre Hendrik Verwœrd parvient à former une fois de plus un gouvernement majoritaire, remportant 46,1 % des voix et 105 sièges sur 157.
8 octobre 1961
[Résultats] Élections législatives
5 août 1962
Arrestation de Nelson Mandela

Nelson Mandela, un membre actif du Congrès national africain (CNA) qui conteste la politique ségrégationniste de l'Afrique du Sud (apartheid), est arrêté le 5 août 1962. Il sera relâché, puis emprisonné de nouveau en 1963, avant d'être condamné à la détention à perpétuité en 1965 en raison de ses activités politiques clandestines.
30 mars 1966
[Résultats] Élections législatives
3 décembre 1967
Première greffe cardiaque de l'histoire

Une équipe de médecins sud-africains, dirigée par le chirurgien Christiaan Barnard, effectue la première greffe du coeur de l'histoire le 3 décembre 1967. Le patient, Louis Washkansky, décédera 18 jours plus tard. Cette opération pavera néanmoins la voie à une pratique qui deviendra courante à travers le monde.
22 avril 1970
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Le premier ministre sud-africain John Vorster doit faire face à des divisions provenant de membres plus à droite au sein du Parti national (PN). Sa formation obtient néanmoins du succès lors des élections anticipées déclenchées par son gouvernement en 1970, remportant une victoire facile avec 54,4 % des voix et 117 sièges sur 166.
22 avril 1970
[Résultats] Élections législatives
24 avril 1974
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Malgré certaines ouvertures à la politique ségrégationniste, le gouvernement du premier ministre John Vorster continue d’appliquer l’apartheid. Il profite de la division de l’opposition pour déclencher des élections anticipées que son Parti national (PN) remporte décisivement le 24 avril 1974, avec 57,1 % des voix et 122 députés sur 170.
24 avril 1974
[Résultats] Élections législatives
16 juin 1976
Émeutes à Soweto en Afrique du Sud

Une polémique sur l'apprentissage des langues dans le système d'éducation est à l'origine d'une manifestation qui se déroule à Soweto, en Afrique du Sud. Elle dégénérera en émeute, provoquant la mort de dizaines de personnes.
30 novembre 1977
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Dans la mire des critiques internationales pour sa gestion des émeutes de Soweto, en 1976, ainsi que la mort du militant noir Steve Biko, le premier ministre John Vorster déclenche des élections anticipées à l’automne 1977. Il obtient un mandat clair des électeurs, le Parti national remportant 64,8 % des voix et 134 sièges sur 165.
30 novembre 1977
[Résultats] Élections législatives
29 juin 1981
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Après avoir succédé à John Vorster en 1978, le premier ministre sud-africain Pieter Botha est contesté par l’aile droite du Parti national (PN). Afin de raffermir son leadership, il déclenche des élections anticipées pour le 29 juin 1981. Elles permettent au PN de conserver le pouvoir avec 57 % des voix et 143 sièges sur 178.
29 juin 1981
[Résultats] Élections législatives
5 septembre 1984
Élection de Pieter Botha à la présidence de l'Afrique du Sud

L'ex-premier ministre Pieter Botha est élu à la présidence de l'Afrique du Sud le 5 septembre 1984. Il sera le dernier président de ce pays à soutenir la politique d'apartheid.
6 mai 1987
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Devenu président à la suite de l’adoption de la nouvelle Constitution de 1983, Pieter Botha fait face à des dissensions venant des réformistes désireux d’assouplir l’apartheid. Son Parti national (PN), qui dirige l’Afrique du Sud depuis 1948, parvient néanmoins à remporter la victoire le 6 mai 1987 avec 53 % des voix et 133 sièges sur 175.
6 mai 1987
[Résultats] Élections législatives
22 décembre 1988
Signature à New York d'un traité sur le conflit en Angola

En présence du secrétaire d'État américain George Shultz, les ministres des Affaires étrangères de l'Angola, de Cuba et de l'Afrique du Sud, réunis au quartier général de l'Organisation des Nations unies (ONU), signent le Traité de New York. Ce double accord garantit le retrait des troupes cubaines de l'Angola en échange de l'indépendance de la Namibie.
6 septembre 1989
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Parti national

Des problèmes de santé et une transition politique difficile précèdent le départ du président sud-africain Pieter Botha qui quitte son poste en août 1989. Son successeur à la tête du pays, Frederik de Klerk, mène le Parti national (PN) à la victoire aux élections de septembre 1989, même si cette formation obtient son pire résultat depuis 1948.
6 septembre 1989
[Résultats] Élections législatives
11 février 1990
Libération de Nelson Mandela en Afrique du Sud

Quelques heures après que le président de l'Afrique du Sud, Frederik de Klerk, en eut fait l'annonce, le militant de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela est libéré après 27 ans d'incarcération. Mandela sera au coeur du processus qui mènera à la fin des lois ségrégationnistes en Afrique du Sud, pays dont il deviendra le président en 1994.
21 mars 1990
Proclamation d'indépendance de la Namibie

Le 21 mars 1990, la proclamation d'indépendance de la Namibie met fin à un long et complexe processus de décolonisation. Ce pays d'Afrique australe, dont la population est très majoritairement noire, devient le dernier du continent à accéder à l'indépendance.
17 juin 1991
Abolition des dernières lois ségrégationnistes en Afrique du Sud

Le gouvernement sud-africain poursuit dans la foulée des réformes entreprises depuis quelques années et procède à l'abolition des dernières lois discriminantes sur des caractéristiques raciales.
29 avril 1994
[Résultats] Élections législatives
9 mai 1994
Élection de Nelson Mandela à la présidence de l'Afrique du Sud

Une semaine après la tenue d'élections législatives historiques remportées par le Congrès national africain (CNA), un homme de race noire, Nelson Mandela, est porté à la présidence de l'Afrique du Sud.
24 juin 1995
Conquête de la Coupe du monde de rugby par l'Afrique du Sud

Un an après l'élection d'un président noir, Nelson Mandela, l'Afrique du Sud est l'hôte pour la première fois de la Coupe du monde de rugby. L'événement prend une dimension politique alors que Mandela incite ses compatriotes à se rallier derrière l'équipe, composée presque exclusivement de Blancs, qui crée une surprise en remportant le titre contre la Nouvelle-Zélande.
2 juin 1999
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Congrès national africain

Désireux de ne pas faire un second mandat à la présidence de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela est remplacé en 1999 par son vice-président, Thabo Mbeki, à la tête du Congrès national africain (CNA). Lors du scrutin du 2 juin, le deuxième depuis la fin de l’apartheid, ce parti fait mieux qu’en 1994, récoltant 66,3 % des voix et 266 sièges sur 400.
2 juin 1999
[Résultats] Élections législatives
26 août 2002
Ouverture d'un sommet sur le développement durable à Johannesburg

Des milliers de délégués provenant de 190 pays sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour participer à un sommet de l'Organisation des Nations unies (ONU) portant sur le développement durable.
14 avril 2004
Réélection en Afrique du Sud d’un gouvernement majoritaire du Congrès national africain

Malgré des problèmes de chômage et la crise du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) en Afrique du Sud, le président Thabo Mbeki et son Congrès national africain (CNA) restent populaires. Ils augmentent même leur nombre de députés lors du scrutin du 14 avril 2004, récoltant 69,7 % des voix et 279 sièges sur 400.
14 avril 2004
[Résultats] Élections législatives
7 juillet 2007
Présentation de la journée Live Earth

La lutte au réchauffement climatique est au centre d'une série de rassemblements musicaux organisés dans plusieurs grandes villes du monde. Intitulé Live Earth, cet événement d'envergure planétaire serait, selon des estimations, vu par 2 milliards de personnes.
11 mai 2008
Attaques xénophobes en Afrique du Sud

En mai 2008, l'Afrique du Sud est secouée par une série d'attaques dirigées contre les ressortissants étrangers noirs vivant sur son territoire. Tout au long du mois de mai, on assiste à des émeutes d'une violence extrême et à une chasse aux étrangers dans les faubourgs des grandes villes sud-africaines.
22 avril 2009
[Résultats] Élections législatives
6 mai 2009
Élection de Jacob Zuma à la présidence de l'Afrique du Sud

Après avoir milité pendant plusieurs années au sein du Congrès national africain (ANC), parti qu'il préside depuis décembre 2007, Jacob Zuma devient le quatrième président sud-africain de la période post-apartheid. Il succède à un autre président issu de l'ANC, Thabo Mbeki.
11 juin 2010
Présentation de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud

Du 11 juin au 11 juillet 2010, l'Afrique du Sud est l'hôte de la Coupe du monde de la Fédération internationale de football association (FIFA). Cet événement sportif, suivi sur toute la surface du globe, est le plus important du genre jamais tenu sur le continent africain.
5 décembre 2013
Décès de l'ex-président sud-africain Nelson Mandela

Après avoir connu des problèmes de santé persistants, l'ex-président sud-africain Nelson Mandela décède à 95 ans des suites d'infection pulmonaire récidivante. La mort de celui qui est considéré comme le « tata » (père) de la nation suscite un profond courant de sympathie dans son pays, mais aussi à travers le monde où il est devenu une figure presque mythique.
7 mai 2014
Réélection du Congrès national africain de Jacob Zuma en Afrique du Sud

Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la chute de l'apartheid en Afrique du Sud, est réélu avec une confortable majorité, soit 62,1% des voix et 249 sièges sur 400. Ce résultat constitue toutefois un recul pour la formation du président Jacob Zuma, en poste depuis mai 2009.
7 mai 2014
[Résultats] Élections législatives
14 février 2018
Démission du président sud-africain Jacob Zuma

De fortes pressions provenant notamment de son parti, le Congrès national africain (ANC), convainquent le président sud-africain Jacob Zuma de quitter ses fonctions le 14 février 2018. Son successeur, Cyril Ramaphosa, s’engage à lutter contre la corruption, un des problèmes à l’origine de la contestation qui a mené au départ de Zuma.
11 mars 2019
Annonce du départ du président algérien Abdelaziz Bouteflika

En février et mars 2019, d’importantes manifestations font suite à l’annonce du chef d’État algérien Abdelaziz Bouteflika qui se propose d’être de nouveau candidat à l’élection présidentielle du 19 avril. Devant cette contestation, ce dernier fait savoir le 11 mars qu’il renonce à sa candidature, mais tout en reportant la date prévue pour le scrutin.
8 mai 2019
Élection d’un gouvernement majoritaire du Congrès national africain en Afrique du Sud

Malgré un recul par rapport aux législatives de 2014, le Congrès national africain (CNA), que dirige le président Cyril Ramaphosa, conserve la majorité avec 230 élus sur les 400 du Parlement sud-africain. Il s’agit néanmoins d’un plancher historique pour le CNA qui domine la politique nationale depuis la fin de l’apartheid, au début des années 1990.
8 mai 2019
[Résultats] Élections législatives
18 avril 2022
Proclamation de l’état de catastrophe nationale en Afrique du Sud

Les conséquences d’inondations désastreuses, parmi les pires jamais vues en Afrique du Sud, incitent le président Cyril Ramaphosa à proclamer l’état de catastrophe nationale le 18 avril 2022. Plusieurs milliers de maisons auraient été détruites, alors que, dans les semaines qui suivent, on évalue à environ 450 le nombre de personnes décédées.
24 août 2023
Annonce de l’adhésion de six nouveaux pays aux Brics

Après avoir compté quatre membres à l’origine, puis cinq à partir de 2011, les Brics annoncent lors du sommet de Johannesbourg, en Afrique du Sud, que six autres pays joindront leurs rangs à partir du 1er janvier 2024. Il s’agit de l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran.
29 mai 2024
[Résultats] Élections législatives
14 juin 2024
Réélection de Cyril Ramaphosa à la présidence de l’Afrique du Sud

Les élections législatives du 29 mai 2024 constituent un virage majeur en politique sud-africaine. Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, le Congrès national africain (CNA) ne réussit pas à obtenir une majorité au Parlement. C’est toutefois le président sortant de cette formation, Cyril Ramaphosa, qui est reporté au pouvoir le 14 juin.