Ouverture d'une conférence des pays non-alignés à Belgrade

Josip BrozTito

Le président yougoslave Josip Broz, dit Tito, est l'hôte d'une importante conférence réunissant des représentants de 24 pays non-alignés à Belgrade. L'apaisement des tensions entre les superpuissances est au coeur de cette rencontre qui s'étale sur cinq jours.

La recherche d'une voie indépendante de celle des grandes puissances est à l'origine de ce regroupement de pays dits non-alignés. Une des exigences pour appartenir au groupe consiste d'ailleurs à ne pas faire partie d'une alliance militaire avec les États-Unis ou l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). L'actualité internationale influence fortement les discussions. Le 13 août 1961, la tension en Europe s'est élevée d'un cran avec la construction du mur de Berlin. Puis, le 31 août, l'URSS a exprimé le désir de reprendre ses essais nucléaires. Ce contexte explosif incite plusieurs chefs de gouvernement et d'État présents - Jawaharlal Nehru (Inde), Gamal Abdel Nasser (Égypte), Sukarno (Indonésie) - à souhaiter la reprise des négociations entre les superpuissances en vue d'un désarmement total. Des démarches diplomatiques seront entreprises dans cette optique auprès du président américain John Kennedy et du leader soviétique Nikita Khrouchtchev. Les 25 pays présents à la conférence des non-alignés comptent une population d'environ 700 millions d'habitants (Afghanistan, gouvernement provisoire d'Algérie, Arabie saoudite, Birmanie, Cambodge, Ceylan, Chypre, Cuba, Éthiopie, Égypte, Ghana, Guinée, Inde, Indonésie, Irak, Liban, Mali, Maroc, Népal, Somalie, Soudan, Tunisie, Yémen du Sud, Yougoslavie).