Création du système monétaire européen
Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde
Le nouveau système monétaire européen (SME) est officiellement inauguré par les neuf pays de la Communauté économique européenne (CEE). La France, l'Italie, la République fédérale d'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Irlande et le Danemark acceptent de lier entre elles leurs monnaies nationales, tandis que le Royaume-Uni fait cavalier seul et laisse sa monnaie fluctuer sans contrainte.
Après treize mois d'âpres négociations, les membres de la CEE trouvent un successeur au Serpent monétaire européen. Le SME est créé avec comme objectif principal de concourir à la stabilité des changes en Europe, surtout après l'éclatement des accords de Bretton Woods. Le principe du SME est de réduire les fluctuations quotidiennes (les marges de fluctuation sont limitées au maximum à 2.25%). Les membres prévoient alors des mécanismes d'ajustement de leurs monnaies en vue de faciliter les échanges entre les différents pays. Après six mois d'application du SME, les ministres des Finances des neuf pays du CEE se rencontrent à Bruxelles et concluent que les résultats observés sont satisfaisants. Dès les deux premières années de l'application du SME, les monnaies européennes sont plus stables qu'au cours des sept années précédentes. Ce nouveau système monétaire a pu voir le jour grâce à une forte volonté politique. Ses deux principaux architectes sont le président français Valéry Giscard d'Estaing et le chancelier allemand Helmut Schmidt. Si le SME résiste bien au second choc pétrolier de 1979, qu'il facilite la lutte européenne contre l'inflation et qu'il provoque un rapprochement des politiques économiques européennes, ses résultats à moyen terme s'avèrent relativement limités par rapport aux possibilités d'une monnaie unique. D'ailleurs, à partir de janvier 1999, le SME fera place à la monnaie unique, l'Euro, et le taux de change des monnaies nationales est fixé d'une manière irrévocable.
Gouvernance et gouvernement [ 13 mars 1979 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
---|---|---|---|
![]() | Intermédiaire | Valéry Giscard d'Estaing | Raymond Barre |
![]() | Élevé | Karl Carstens | Helmut Schmidt |
![]() | Élevé | Alessando (Sandro) Pertini | Francesco Cossiga |
![]() | Élevé | Baudouin I | Wilfried Martens |
![]() | Élevé | Juliana Louise Emma Marie Wilhelmina | Dries van Agt |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple).