Début d'un procès contre les indépendantistes basques à Burgos

Francisco Franco

À la suite de l'assassinat d'un policier espagnol par des indépendantistes basques du mouvement Patrie basque et liberté (ETA), le procès de 16 accusés s'ouvre dans la ville de Burgos, en Espagne. Le chef de l'État, le général Francisco Franco, surprendra en graciant six condamnés à mort.

En 1968, des indépendantistes basques de l'ETA assassinent Meliton Manzanas, le chef de la police politique de la province de Guipozcoa. Le 2 septembre 1970, on apprend qu'un procès secret est prévu pour juger 16 indépendantistes basques. Cette annonce engendre d'importants mouvements de protestations de la part des travailleurs et des étudiants. Au tournant de la décennie 1970, la contestation du régime dictatorial de Franco est d'ailleurs de plus en plus importante et visible. Le 7 novembre, cédant à la pression internationale, le gouvernement espagnol annonce que le procès sera public. Impliquant quinze hommes et une femme accusés de banditisme, de meurtre et de terrorisme, il s'ouvre à Burgos le 3 décembre. Il s'agit d'un événement historique sous le règne de Franco puisque, pour la première fois, les accusés peuvent se défendre en public en dénonçant la torture pratiquée par le régime. Le procès se termine le 9 décembre. Six accusés sont condamnés à la peine capitale et neuf autres doivent purger un total de 724 ans de prison. Pour sa part, la seule femme accusée est relâchée sans peine. La fin du procès ne marque toutefois pas celle des manifestations et des protestations contre le régime, qui sont parfois suivies par des contre démonstrations pro-franquiste. Le 30 décembre, Franco annoncera le remplacement des sentences de mort par des peines d'emprisonnement de trente ans.